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En Guinée, arrestation musclée de plusieurs membres d’un collectif

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La police a violemment interpellé trois membres du Front national pour la défense de la Constitution : Oumar Sylla dit Foniké Mengué, Mamadou Billo Bah et le rappeur Djanii Alfa.

Plusieurs membres d’une coalition, dont son dirigeant qui a récemment menacé de manifester contre la junte au pouvoir, ont été violemment interpellés mardi 5 juillet par la police à Conakry, capitale de la Guinée, après des déclarations visant le Parlement de transition et la justice, ont indiqué le parquet et leur avocat.

La police a arrêté trois membres du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), une coalition qui avait orchestré des mois de mobilisation de 2019 à 2021 contre l’ancien président Alpha Condé (2010-2021), renversé en septembre 2021 par une junte dirigée par le colonel Mamady Doumbouya.Lire aussi : En Guinée, la junte refuse de rétablir le droit de manifester

Le coordonnateur national du FNDC, Oumar Sylla dit Foniké Mengué, Mamadou Billo Bah et le rappeur Djanii Alfa ont été violemment arrêtés par la police au siège de leur coalition, où ils tenaient une conférence de presse. Les deux premiers ont été battus et leurs vêtements déchirés par des policiers, a constaté un journaliste de l’AFP.

MM. Sylla et Bah sont poursuivis pour avoir « produit et diffusé par le biais d’un système informatique des propos injurieux contre le Conseil national de transition [CNT] », le Parlement de transition mis en place par la junte, a expliqué mardi le procureur de la cour d’appel de Conakry, Alphonse Richard Wright, sur la radio privée Fim FM.

Réactions d’indignation

Le rappeur Djanii Alfa avait récemment critiqué des propos du président du CNT, Dansa Kourouma, qui prônait un regroupement des partis de Guinée dans deux ou trois blocs en fonction de leur idéologie, avant d’être menacé d’arrestation par le procureur, a indiqué l’avocat des trois hommes, Salifou Béavogui, à l’AFP. M. Sylla avait critiqué ces menaces du procureur sur sa page Facebook. Les propos reprochés à M. Bah n’ont pas été précisés.Lire aussi : Guinée : la transition vers un retour des civils au pouvoir finalement fixée à trois ans par les putschistes

Les trois hommes étaient détenus mardi dans les locaux de la police judiciaire et présentaient des « blessures ouvertes sur plusieurs parties de leur corps » provoquées par leur arrestation, a assuré M. Béavogui. Les réactions d’indignation se sont multipliées dans la soirée.

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