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CAN 2022 Féminine: Janine van Wyk, plus qu’une footballeuse sud-africaine

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À 35 ans, Janine van Wyk dispute sa huitième et dernière Coupe d’Afrique des nations féminine. Au Maroc, la charismatique capitaine sud-africaine espère bien se qualifier pour la prochaine Coupe du monde avant de prendre sa retraite internationale. Une victoire à la CAN 2022 et une participation au Mondial 2023 avec les Banyana Banyana parachèveraient sa carrière unique, qui a dépassé les limites des terrains de football.

De notre envoyé spécial au Maroc,

On ne verra bientôt plus sa crinière blonde sur les terrains de la Coupe d’Afrique des nations. Après huit phases finales consécutives, Janine van Wyk a décidé de dire adieu à la CAN. La défenseure de 35 ans étirera sa carrière internationale si, et seulement si, l’équipe nationale sud-africaine se qualifie pour les demi-finales de la CAN 2022 et donc pour la Coupe du monde 2023. « Ce serait mon dernier tournoi pour mon pays, car j’aimerais terminer ma carrière en beauté et ce serait l’événement parfait et idéal pour ça », explique-t-elle.

Janine van Wyk a vécu l’ivresse de deux Jeux olympiques (2012, 2016) et d’une Coupe du monde (2019), la première de l’histoire des Banyana Banyana. Mais jamais celle d’un titre continental. « C’est l’un des objectifs que j’aimerais atteindre avant de prendre ma retraite », concède celle qui s’est inclinée aux tirs au but face au Nigeria, en finale de la dernière CAN. Mais elle assure que ce n’est pas cette quête de titre qui la pousse à continuer. « J’ai fait de nombreux sacrifices tout au long de ma carrière pour en arriver là, et c’est ce qui me motive à continuer à donner tout ce que j’ai à ce jeu », souligne-t-elle.

D’une équipe de township à son propre club

Le parcours de Janine van Wyk n’est pas commun. Celle qui est née et a grandi dans la région de Johannesburg a découvert le football dans un environnement afrikaner. Mais pour vivre sa passion, elle, encore une jeune fille, a rejoint le club d’un township, Springs Home Sweepers. Un culot qui a visiblement plu aux habitants de KwaThema. « J’avais l’habitude d’attirer une foule au stade simplement parce que les gens voulaient voir la fille blanche jouer au football », racontait-elle à la BBC en 2019.

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En 2012, en parallèle de sa carrière professionnelle, Janine van Wyk se lance dans un projet iconoclaste. Elle crée un club de football, le JVW FC, sur ses propres fonds. « Le club a été créé dans le but d’offrir d’aider les filles à pratiquer ce sport dans un environnement confortable, afin d’exprimer leur talent, assure celle qui est donc la fondatrice, patronne et… joueuse du club. Beaucoup de filles ont été discriminées pour avoir joué avec des garçons et ont arrêté de jouer : je voulais changer cela. »

L’ex-pensionnaire du Houston Dash (États-Unis) et de Glasgow City (Écosse) a été contemporaine de bien des drames dans le monde du foot féminin, y compris des pires, comme le viol et le meurtre de son ex-partenaire en équipe nationale, Eudy Simelane, en 2008. « C’est triste de savoir qu’il y a tant d’athlètes féminines victimes d’abus dans le sport, lâche cette apôtre de la diversité et militante de la cause LGBT. C’est difficile à gérer car nous savons que c’était autrefois considéré comme un sport à prédominance masculine et que de nombreux entraîneurs étaient des hommes auparavant, ce qui rendait ce genre de situations plus courantes il y a des années. »

Source d’inspiration

Du haut de ses 35 ans et ses quelques 180 matches en équipe nationale (records féminin et masculin confondus, en Afrique du Sud) a toutefois eu l’occasion de voir les choses évoluer dans le bon sens. « Le football féminin a acquis une reconnaissance depuis quelques années, estime-t-elle. Il y a désormais possibilité d’y faire carrière, non seulement sur le terrain mais aussi en dehors, comme avec les présentatrices, les expertes, les entraîneuses, etc. »

Et lorsqu’on demande à la footballeuse si elle se verrait aller justement jusqu’à la présidence de sa fédération, elle répond, amusée : « Cela me semble un peu trop politique ! Mais je travaille en revanche à devenir un jour entraîneuse de football. Que ce soit pour diriger les Banyana Banyana ou un club/pays à l’étranger. J’adorerais travailler dans ce domaine, un jour. »

Elle conclut, pleine de fierté : « Je sais que j’ai beaucoup contribué au football féminin dans mon pays, influencé de nombreuses filles à être la meilleure version d’elles-mêmes et fait de mon mieux pour servir l’Afrique du Sud en tant que leader dans ce jeu. Et je continuerai à être un modèle pour la prochaine génération de joueuses et à les encourager à également ouvrir la voie à d’autres. »

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