Le gouvernement du Congo-Brazzaville a approuvé, lors de son dernier conseil des ministres, la semaine dernière, son projet de loi portant relèvement de l’âge de la retraite de 60 à 65 ans pour les fonctionnaires. Mais la mesure est diversement interprétée par les Congolais, car si certains disent qu’il s’agissait d’une demande de ceux qui voulaient des prolongations, d’autres affirment que la plupart des citoyens n’arriveront pas à « travailler jusqu’à 65 ans ».
Avec notre correspondant à Brazzaville, Loïcia Martial
La mesure concerne les fonctionnaires de la catégorie 1, qui représentent le plus gros lot des effectifs de la fonction publique. Elle est saluée par Anne-Marie Nzila, présidente de l’Union des syndicats du Congo :
« C’est d’abord une revendication des travailleurs. La retraite à 65 ans est une revendication qui date. C’est une bonne chose pour ceux qui de temps à autre demandent des prolongations, donc il n’y aura plus des prolongations. C’est une bonne chose pour les caisses de sécurité sociale qui vont être renflouées. C’est aussi une bonne chose pour les jeunes qui vont commencer à rentrer dans le monde du travail », se réjouit-elle.
Ce fonctionnaire qui a préféré garder l’anonymat estime que la mesure a une double portée économique et sociale : « Au plan économique, plus on travaille longtemps, plus on crée de la richesse et on peut investir dans d’autres secteurs », affirme-t-il.
Mais la mesure est loin d’être appréciée par Mereck, un jeune agent de l’État, qui pense que les conditions générales de vie des Congolais ne permettent pas à nombre d’entre eux de tenir au-delà de 60 ans : « Il y a un côté négatif parce que, quand je regarde la plupart des Congolais, c’est difficile pour eux de travailler jusqu’à 65 ans », relève-t-il.
Selon le projet de loi gouvernemental l’âge limite d’admission à la retraite passe de 65 à 70 ans pour les cadres placés hors catégorie.