« Cette fois, il n’y a pas eu de casse ! », s’exclame le quotidien Enquête. « Après l’élection du président de l’Assemblée nationale avant-hier, les autres membres du bureau ont été choisis hier dans une ambiance relativement calme. Avant-hier, les parlementaires avaient surtout fait parler leurs muscles sans aucun résultat, hier, ils ont recouru au dialogue, conformément aux usages et courtoisies républicaines. »
Reste qu’il y a quelques grincements de dents… L’opposition a bien du mal à digérer l’élection au perchoir du candidat de la coalition présidentielle, Amadou Mame Diop. « Deux points de blocage ont crispé les discussions, pointe Le Monde Afrique. D’abord, des désaccords sur la procédure liée aux bulletins de vote pour l’élection du président de l’Assemblée. Mais surtout l’opposition n’a cessé de dénoncer “l’incompatibilité” des postes de ministres et de députés. Les parlementaires se sont succédé au pupitre pour demander que les deux députés, encore en poste au gouvernement, ne puissent pas voter puisqu’ils n’ont pas démissionné de leurs responsabilités exécutives. »
Des ministres trop obstinés ?
Une colère de l’opposition reprise par certains médias sénégalais. Ainsi, pour le site Seneplus, « l’obstination des ministres en fonction à rester sur les bancs de l’Assemblée nationale alors qu’ils étaient frappés par les incompatibilités prévues par l’article 109 du règlement de l’Assemblée et les dispositions constitutionnelles, cette obstination a de quoi surprendre, sauf si on prend en compte le caractère inconfortable de leurs positions. Ces hommes et femmes étaient face à un dilemme cornélien : démissionner du Parlement sans garantie de reconduction dans un gouvernement qui en principe vit ses derniers jours. Ils ont donc voulu faire de leur problème celui de toute la représentation nationale. Celui qui aurait dû anticiper cette difficulté est le président de la République, dénonce encore Seneplus. Son Premier ministre et son gouvernement devraient être au travail depuis plusieurs jours ou semaines. Malheureusement, en violation de la Constitution et des usages institutionnels, il maintient une équipe dont aucun membre n’a d’assurance sur son avenir. »
Un gouvernement qui se fait attendre…
En effet, pointe le quotidien 24 Heures, « le pays est toujours dans l’attente de l’annonce du nouveau Premier ministre et des membres du gouvernement. Le président de l’Assemblée nationale a (donc) été installé avant-hier et le bureau, hier mardi. Rien n’empêche alors au Président Macky Sall de délivrer son choix pour la primature. Et les bruits de couloir ne manquent pas… »
24 Heures croit savoir que la ministre des Affaires étrangères, Aïssata Tall Sall, pourrait être reconduite à son poste. En effet, elle s’apprête à s’envoler pour Washington dans les prochains jours afin de préparer le terrain pour Macky Sall à l’Assemblée générale de l’ONU. Et puis, toujours d’après 24 heures, celui qui serait pressenti pour occuper le poste de Premier ministre, c’est Amadou Ba, ancien ministre de l’Économie et des Affaires étrangères.
La colère de « Mimi »
En attendant, il y en a une qui ne décolère pas… C’est l’ancienne Premier ministre, Aminata Touré…
« Mimi Touré descend Macky Sall », lance le site d’information Senego. La dame de fer, comme on la surnomme parfois, accuse le président d’avoir favorisé l’élection au perchoir d’Amadou Mame Diop, pour des raisons familiales… Les deux hommes ont en effet des liens de cousinage.
« Aminata Touré s’attendait à être candidate, mais malheureusement, affirme le siteDakar Actu, le président Sall a préféré mettre en lice un proche de la famille. Un député sorti du chapeau du président de la République qui n’avait jamais auparavant brillé par ses faits d’armes… »
« La tête de liste nationale de Benno Bokk Yaakaara a donc boudé le scrutin, relève le quotidien Enquête. Une situation qui fait couler beaucoup d’encre et de salive, et interroge sur son avenir politique au sein de la majorité présidentielle. Certains parlent d’une cassure entre elle et le président Macky Sall. Pour d’autres, ce n’est pas le moment de parler de séparation. En fin de compte, conclut Enquête, tout dépendra du chef de l’État et des nouvelles missions dont il chargera Mimi Touré, pour faire passer la pilule de la présidence de l’Assemblée nationale. »