Deux frères germains, D. N et A. D. N, ont saisi le procureur de la République d’une plainte pour escroquerie foncière présumée contre Youssoupha Bengeloum et Pape Sidy Dasilva. Les mis en cause sont en service, respectivement, aux Impôts et Domaines, et au Cadastre de Ngor-Almadies.
D’après Source A, qui relaye cette affaire dans son édition de ce jeudi, les plaignants accusent ces derniers d’avoir encaissé leurs 78 millions de francs CFA sans libérer la contrepartie attendue : deux parcelles du lot 5448/NGA situé sur le site de l’aéroport Léopold Senghor.
Les deux frères germains avaient décidé d’acheter les terrains en question en janvier 2028. Ils décaissent les 78 millions mais, affirment-ils, Bengeloum leur remettent de faux baux. Après avoir tenté de régler l’affaire «sans faire de bruit», selon Source A, ils servent d’abord, en novembre 2022, des mises en demeure aux agents des Impôts et du Cadastre avant de passer à la vitesse supérieure avec la plainte devant le procureur, en mars dernier, lorsqu’ils se sont aperçus que rien n’a bougé.
Entretemps, informe A. D. N dans les colonnes de Source A, trois options ont été proposées à Bengeloum que ce dernier désigne comme celui qui a encaissé leur argent et leur a remis les notifications suivies des faux baux. «Soit il trouve nos terrains entre Virage et Mamelles ou il nous donne les terrains qu’il nous avait promis ou encore il nous rend notre argent», énumère A. D. N. Aucune de ces options n’a été retenue. D’où la plainte.
Dans le même journal, Pape Sidy Dasilva défend que les baux en question sont authentiques. «C’est facile à vérifier. Il faut aller vérifier au niveau de la direction des Impôts et Domaines», suggère l’agent du Cadastre de Ngor-Almadies.
Ce dernier a d’abord tenu de circonscrire son rôle dans l’opération controversée. Il jure : «Je tiens à souligner que ces gens, je ne les connais ni d’Adam ni d’Eve. C’est un de leurs amis qui m’a mis en rapport avec eux. Ils ont appris qu’il y avait des lotissements au niveau de l’aéroport. Je leur ai dit que je ne vends pas de terrain ; (que) je suis un fonctionnaire de l’État. Mais (que) je pourrais les mettre en rapport avec quelqu’un.»
Ce «quelqu’un» serait-il Bengeloum ? Source A a déclaré avoir tenté de joindre ce dernier. En vain. En s’engageant à garder ses colonnes ouvertes à l’agent des Impôts et Domaines, le journal informe que les deux plaignants risquent de devoir patienter encore un moment avant, éventuellement, de disposer de leurs parcelles puisque l’État a suspendu toutes les attributions sur le site de l’aéroport Léopold Senghor.