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NIGER: Le dialogue à la place de l’option militaire pour éviter le chaos(Par Aly Saleh)

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Niger

Après le coup d’Etat opportuniste et sans logique au Niger qui a été orchestré par la junte et largement condamné par pratiquement tous les pays, l’ultimatum donné par la CEDEAO pour une riposte militaire est échu ce dimanche. Aujourd’hui, la question est de plus en plus agitée, les chefs d’Etat major des pays concernés se sont rencontrés pour mettre en place leurs stratégies.

Une option militaire n’est pas la solution selon bon nombres d’observateurs qui émettent toujours des réserves par rapport aux sanctions déjà prises par rapport à l’eau, l’électricité coupées à ces populations devenues très vulnérables. Alors, les populations civiles ne doivent pas faire les frais des égarements des responsables militaires notamment du putsch. Ce qu’il faudrait, c’est agir très vite avec beaucoup de réserve par rapport à l’option militaire. L’alternative à mon sens serait de continuer à faire de fortes pressions sur les militaires au pouvoir même si cela doit prendre beaucoup de temps encore. Même si cela a réussi pour le moment au Mali, en Guinée, au Burkina, il faudrait continuer à privilégier le dialogue à cause du contexte d’extrême vulnérabilité qui sévit dans ce pays du Sahel. Car n’oublions pas que le Niger est frontalier avec le Nigeria où Boko Haram et l’Etat Islamique sont très présents. Pour toutes ces raisons, il faudrait accentuer la pression pour faire quitter la junte avec des sanctions ciblées des responsables de ce putsch .

Au Nigeria, le Sénat vient de refuser à son président l’utilisation des forces armées au Niger. Les États du nord du Nigeria aussi se sont levés contre cette menace d’intervention. Il faudrait tenir compte aussi de l’opposition exprimée par le Mali, le Burkina Fasso, la Guinée et l’Algérie. Et la CEDEAO à ce que je sache, ne pourra intervenir au Niger que sur autorisation du conseil de sécurité. En ce moment, beaucoup assimilent cette intervention à une agression précipitée sur un coup de tête sans aucune préparation. Mais la réalité est tout autre. On ne parle ni du Libéria, ni de la Sierra Léone alors que le Togo veut privilégier le dialogue, le Bénin s’est repris et dit aussi privilégier le dialogue. Donc, il est préférable d’encourager à chaque fois le dialogue afin de trouver des solutions pacifiques dans le dossier nigerien. Déjà la junte nigérienne redoute une agression imminente et a fermé dimanche son espace aérien. Selon les responsables putschistes, toute tentative de violation de l’espace aérien du Niger fera l’objet d’une riposte énergique et instantanée.

Au Sénégal aussi, nombreux sont ceux qui s’opposent à une intervention de soldats sénégalais. La position des autorités d’envoyer un contingent sénégalais au Niger m’enchante pas tout le
monde même si l’ultimatum donné aux putschistes pour une intervention militaire est arrivé à son terme. Une solution beaucoup moins radicale devrait être trouvée selon bon nombre de nos compatriotes qui voudraient que la négociation pour rétablir l’ordre au Niger soit privilégiée.

Aly Saleh

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