Tant pis si je me fais flageller ou si les puissants chapelets de nos très vénérés et vénérables marabouts me transforment en singe ! Le Toubène de fraiche date que je suis, plus porté à la contemplation des belles courbes, des croupes rebondies et des balcons de nos lianes et « diongomas », peut bien se permettre de leur faire un pied de nez. A ses risques et périls. Il est dit que la naissance du meilleur de l’Humanité doit se célébrer en prières et dévotions. Mais dans ce doux pays des paradoxes, il faut bien que la politique s’y fasse une place. Comme en toutes occasions religieuses.
Il faut que tout le monde mette la main à la poche lors de ces célébrations. Les politiques, les talibés, les sociétés publiques et privées, les représentations diplomatiques. C’est pour la bonne cause et celle des familles religieuses. On se bouscule à la queue leu leu dans les foyers religieux.
Ainsi, le Chef a fini de faire son adieu aux familles religieuses. Ces citoyens jadis comme les autres et si bichonnés durant les douze ans de son pouvoir où il s’est évertué à moderniser leurs villes, à leur construire de belles mosquées et de somptueuses résidences. Les chrétiens ont également eu droit à la réfection de leurs chapelles.
Seuls les animistes et autres païens ont été oubliés de ces libéralités présidentielles dans un pays laïc. Normal donc que l’on commence à le regretter dans certains cercles, lui qui leur filait des mallettes et s’occupait si bien de leur confort à eux nos « maras ». Bien entendu, durant son périple dans les foyers religieux, il ne s’est trouvé aucune voix discordante pour déplorer les jeunes morts lors des manifestations ou la situation de ni paix ni guerre qui prévaut dans ce pays. Dans leurs somptueux palais, ils n’ont certainement pas vu les massacres de nos enfants ni entendu parler des centaines de jeunes un peu plus de 1.000 plus exactement qui croupissent en prison le plus souvent pour un simple post appelant à manifester en faveur d’Ousmane Sonko.
On ne leur a pas parlé non plus, à nos khalifes, des membres d’une famille dont deux nourrissons! , mis aux arrêts à défaut pour les forces de défense et de sécurité de mettre la main sur celui qu’elles recherchaient. Tous ces sujets qui fâchent le Chef, nos religieux ont eu la pudeur de ne pas les évoquer devant lui. De peur qu’il reparte avec ses mallettes ?
On nous sérine qu’ils lui parlent, mais qu’il n’en ferait qu’à sa tête. Au prochain qui sera à la tête de ce pays, plutôt que de construire des mosquées et résidences à ces religieux, il ferait mieux de construire des écoles et des hôpitaux et, aussi, d’adjoindre des pôles industriels à nos cités dites religieuses. Les talibés ne s’en porteraient que mieux !