Pour un premier test, Message à la nation du nouveau Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, ce 3 avril, à la veille de la célébration du 64e anniversaire de l’accession du Sénégal à la souveraineté internationale, a été une réussite. Il faut dire que, installé dans ses nouvelles fonctions il y a à peine 24 heures, le successeur de Macky Sall a très vite assimilé les règles et la stature que lui imposent ses nouvelles responsabilités. De la posture au gestuel, Diomaye Faye s’est appliqué avec minutie.
Le fond également a été aussi impeccable que la forme, avec des engagements forts du Chef de l’État qui promet la rupture dans la gouvernance du pays. Saisissant l’occasion de la 64e édition de la fête de l’indépendance sous le thème « Les Forces armées au cœur de la cohésion nationale », le nouveau Chef suprême des armées et « garant de l’unité nationale », a déclaré sa détermination à préserver le « vivre ensemble hérité de nos ancêtres » ; parce que, poursuit-il, « nous n’avons qu’une seule patrie : le Sénégal, notre abri commun, que nous aimons tous, qui ne commence pas par nous, et ne finit pas avec nous ».Dans cet esprit, Bassirou Diomaye Faye dit « tendre la main à toutes et à tous, pour rassembler, rassurer, apaiser et réconcilier, afin de conforter la paix, la sécurité et la stabilité indispensables au développement économique et social de notre cher pays ».Autre décision phare, le Chef de l’État a annoncé des mesures fortes pour alléger le coût de la vie. « Les Sénégalais sont braves mais ils sont fatigués et attendent de nous des solutions contre la vie chère », avoue-t-il. Ainsi partant de ce constat, il a décidé de faire de la question du coût de la vie une « préoccupation particulière » qui retient toute son « attention ». « Dans les jours à venir, des mesures fortes seront prises dans ce sens, après les concertations que j’entreprendrai avec les acteurs concernés », promet-il.S’agissant du système électoral -dont les dysfonctionnements ont failli plonger le pays dans les profondeurs abyssales de l’instabilité politique-, l’ex-secrétaire général du Pastef qui a démissionné pour se mettre « au-dessus de la mêlée », a annoncé de « larges concertations avec la classe politique et la société civile » dans le but de le réformer. Entre autres questions qui seront discutées lors de ces pourparlers : « Le remplacement de la CENA par une Commission électorale nationale indépendante (CENI) avec un renforcement de ses moyens de fonctionnement et de ses prérogatives ; La rationalisation du nombre de partis politiques, ainsi que leur financement ; L’inscription sur le fichier électoral concomitamment à la délivrance de la pièce nationale d’identité ».Des assises de la justice ont également été annoncées par le président de la République lors de son Message à la Nation de ce mercredi 3 avril. Il s’agira à travers ces concertations avec les acteurs de « redorer le blason de la justice, lui redonner le prix qu’elle mérite et la réconcilier avec le peuple au nom duquel elle est rendue », a souligné Bassirou Diomaye Faye.En outre, au chapitre de la bonne gouvernance, Diomaye promet d’instaurer « une gouvernance vertueuse, fondée sur l’éthique de responsabilité et l’obligation de rendre compte ». Dans ce sillage, il s’engage à « lutter contre la corruption, le détournement des deniers publics, le blanchiment d’argent » et à « réprimer la fraude fiscale et les flux financiers illicites ». Dans cette optique, le chef de l’État est prêt à amnistier les « prête-noms sous condition d’auto-dénonciation ». Bassirou Diomaye Faye a aussi annoncé « la publication des rapports de l’IGE, de la Cour des comptes et de l’OFNAC ».