[Focus] Diomaye et Pape Alé Niang au chevet de leur ami Ousmane Sonko
Sous le feu des critiques, depuis sa sortie controversée de ce week-end, Ousmane Sonko a reçu « le soutien » de ses amis, Bassirou Diomaye Faye, chef de l’Etat, et Pape Alé Niang, directeur de la Rts.
La Conacoc nous montre la lune. Ousmane Sonko, lui, nous montre le doigt. Face à ses militants, une foule surexcitée acquise à sa cause, le patron de Pastef, qui apparemment ne s’est pas encore dévêtu de son menton d’opposant, a fait une sortie incendiaire avec, à la clef, des menaces. Mais il a semblé parler de tout, sauf des priorités du moment : la cherté de la vie et la Tabaski.
Du côté de sa formation politique, certains, en boucliers, estiment que leur mentor s’exprimait en tant que chef de parti, dans une tribune politique, un dimanche après-midi. Soit ! Mais quand Ousmane Sonko menace des journalistes et groupes de presse, c’est plutôt le chef du gouvernement qui parle.
Le comble, c’est quand il cite le garde des Sceaux, ministre de la Justice, Ousmane Diagne, qui lui aurait envoyé une vidéo d’un de ses militants arrêté pour outrages à magistrat. Selon beaucoup d’observateurs, cela est perçu comme une demande d’avis avant d’activer la machine judiciaire.
Si ce n’est pas la première fois, c’est très très rare de voir au Sénégal un Premier ministre rendre publique une conversation privée avec un membre de son gouvernement.
Depuis, Ousmane Sonko continue de recevoir une volée de bois vert de la part d’hommes politiques et d’observateurs de la société civile.
Ses amis, conscients de cette mauvaise posture, le camp au pouvoir a déroulé sa stratégie. En effet, deux actes symboliques, mais pas anodins, sont posés pour créer une sorte de contre-feu. Le premier est signé par la Rts, dirigée par le journaliste pape Alé Niang, l’un des plus proches collaborateurs du leader de Pastef. Dans son journal télévisé de 20h, la télévision nationale a abordé cette même polémique autour du Premier ministre en recueillant « l’indignation » de l’opposition, via le député Abdou Mbow, par ailleurs, président du groupe parlementaire de la coalition Benno Bokk Yaakar (Bby). « Il faudrait qu’Ousmane Sonko sache qu’il n’est plus dans l’opposition. Il gagnerait à retrouver sa sérénité pour travailler pour les Sénégalais. Là où on l’attend, c’est de régler les problèmes du pays », a-t-il déclaré dans une vidéo devenue très virale. Cette ouverture de la Rts à l’opposition, prémices d’une rupture notoire, est unanimement saluée dans la classe politique et par les Sénégalais de façon générale.
L’autre fait, c’est la descente inopinée du chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye, dans certains marchés dakarois et points de vente de moutons à moins d’une semaine de la fête de l’Eid-el-Kabir. Le marchandage et la complicité avec les vendeurs ont également suscité une vive émotion sur les réseaux sociaux. Mais sur le plan politique et communicationnel, il s’agit d’une véritable opération de charme. C’est une manière de montrer aux « gorgorlu » sénégalais que le président de la République se soucie de leur sort, en tentant tout de même de stopper la vague de critiques dont fait l’objet son ami et frère. Dans un pays où les gens sont adeptes du sensationnel, cette action peut contribuer à faire « oublier » le cas Ousmane Sonko, dont les propos ont choqué même au sein de la galaxie Pastef.