“Cette campagne est une opportunité de présenter nos talents comme Eliesse Ben Seghir, Maghnes Akliouche ou Lamine Camara, pas encore très connus en Europe”. Avant Barcelone (2-1), l’entraîneur de Monaco Adi Hütter annonçait la couleur, et Akliouche lui donne raison.
Après son gros match et son but en Mondovision contre le Barça, l’étoile poursuit sa trajectoire à Zagreb, contre le Dinamo, écrasé 9-2 au premier match par le Bayern Munich.
Ce match contre le Barça, “c’est un tournant dans ma saison, reconnaît-il. C’est la compétition la plus réputée. Tous les grands joueurs la jouent. On est tous conscients nous, les jeunes joueurs, de l’importance d’être bon durant cette compétition et durant le championnat.”
Pourtant durant sa formation en Principauté, il n’a pas été le plus précoce. Il n’a jamais, non plus, été considéré comme le meilleur. Arrivé en 2017 à Monaco à l’âge de 15 ans, Maghnes Akliouche, au physique moins imposant que ses camarades et plutôt du genre taiseux, n’a même pas toujours évolué avec les équipes premières de sa catégorie.
Bref, il n’a jamais rien obtenu facilement. Mais à force d’abnégation, ce milieu de terrain à la technique suave, âgé de 22 ans, s’est fait une place chez les vice-champions de France.
– Progression linéaire –Même lorsqu’il se déplaçait avec les U17 régionaux, il ne rechignait pas à la tâche et son implication était louée par ses formateurs. Aujourd’hui, Akliouche reste un gros travailleur. Capable d’enchaîner les courses à haute intensité, il est aussi devenu dur dans les duels. Le tout sans que cela n’entrave sa vision du jeu, sa finesse technique et ses statistiques.
D’ailleurs, sa progression a plutôt été linéaire à Monaco. En revanche, la direction technique nationale (DTN) a validé tardivement son profil. Devenu international français U20, après avoir débuté en Ligue 1 à Lyon (0-2), le 16 octobre 2021 sous les ordre de Niko Kovac, Akliouche n’a plus quitté le giron des jeunes Bleus ensuite.
En 2022, il a remporté le Tournoi Maurice-Revello à Toulon et fini meilleur buteur de la compétition. Puis, Thierry Henry l’a sélectionné en Espoirs en début de saison dernière. Il a fini, vice-champion olympique et buteur en finale contre l’Espagne (5-3 a.p.).
Désormais, le staff de l’équipe de France garde un œil très acéré sur l’international Espoirs. Même si la fédération algérienne aimerait l’attirer, Akliouche privilégie un futur en Bleu. L’annonce de la retraite internationale d’Antoine Griezmann ne l’a certainement pas fait changer d’avis.
-“Quelque chose de magique”-Mais pour décider Didier Deschamps à franchir le pas et le convoquer, Akliouche doit confirmer. Après une bonne saison dernière (huit buts, quatre passes décisives en 31 matches, toute compétitions confondues), c’est aussi en Ligue des champions que son potentiel doit se révéler.
Contre le Barça, pour sa première dans la compétition, il a crevé l’écran. “J’ai fait ce qu’il fallait, je suis content de moi, explique-t-il. Je peux toujours mieux faire. Mais j’ai pu apporter à l’équipe, faire de bonnes choses.”
Déjà, il a marqué. “Rentrer intérieur et marquer pied gauche, j’en ai rêvé plusieurs fois, sourit-il. J’espère que je pourrai en mettre plusieurs comme ça. Mais jouer la Ligue des champions contre le FC Barcelone, l’une des meilleures équipes du monde, marquer et gagner, c’est un rêve qui s’est réalisé.”
Contre les Catalans, il a, certes, “eu la pression”. “Mais c’est de la bonne pression, sourit-il. Déjà lors de l’hymne, j’ai eu des frissons. Ce sont des choses mémorables pour moi, un jeune joueur. C’était beau, quelque chose de magique”.
Désormais qu’il se sait attendu, Akliouche n’a qu’une volonté: “Être constant tout un match”. “On m’a souvent reproché de, parfois, disparaître un peu pendant un match. Mais être constant durant 90 minutes, ça va être ça le plus dur.”
Par: AFP – Seneweb