Déféré au parquet pour avoir posé une série de questions au président de la République, dans une lettre ouverte, l’ancien Premier ministre Cheikh Hadjibou Soumaré a été libéré et placé sous contrôle judiciaire, vendredi dernier.
L’affaire ne cesse de faire couler beaucoup d’encre et de salive. D’aucuns estiment qu’il y a eu abus d’autorité sur une simple question qui nécessitait tout simplement une réponse. Mais le ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, ne le voit pas sous cet angle.
Ce dernier, qui a récemment qualifié Soumaré de «fauteur de trouble», estime qu’il n’a pas posé «une simple question». «On ne peut pas dire que poser une question est une infraction.
Mais c’est la manière de poser une question. Quand on fait des insinuations avec l’intention de mettre en mal l’autorité présidentielle avec l’opinion publique, ce n’est pas une simple question», a-t-il martelé ce dimanche sur le plateau de l’émission “Objection” sur Sud FM.
Ce qui justifie l’autosaisine du procureur de la République, selon le garde des Sceaux, «c’est qu’il ne faut pas que des citoyens, sous le prétexte de poser des questions, tentent de mettre en mal l’autorité présidentielle ou même un simple citoyen avec l’opinion publique ou donnent des indices et indications pour que l’opinion le soupçonne d’une infraction qu’il n’a pas commise.
C’est pour cette raison que dès qu’il a dit aux autorités d’enquête qu’il n’a jamais accusé personne, mais c’était fini». Quid de l’inculpation ? «Il a été inculpé et placé sous contrôle judiciaire, parce que l’infraction – diffusion de fausses nouvelles – est déjà consommée. L’inculpation vise à rechercher d’autres moyens pour asseoir l’infraction ou ne pas asseoir l’infraction. Au bout de l’enquête qui va continuer, si l’on se rend compte qu’il n’y a rien, c’est fini», a déclaré le ministre. Selon M. Fall, il n’y a pas matière à «scandaliser» dans cette inculpation.