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Angola: des élections générales qui s’annoncent serrées

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Jour d’élections générales en Angola. 14 millions d’Angolais choisiront ce mercredi 24 août leurs députés et leur président de la République. Sept partis politiques et une coalition sont en lice. Mais la bataille pour le pouvoir se jouera une fois de plus entre le MPLA, le Mouvement pour la libération de l’Angola et l’Unita, l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola, qui se sont battus pendant plus de 25 années de guerre civile. Le MPLA gouverne sans partage depuis l’indépendance du pays, mais le jeu semble plus ouvert pour ces élections. 

Par notre envoyée spéciale à Luanda,

« A hora, è agora ! » L’heure est venue, crie Aldaberto Costa Junior, candidat de l’Unita, devant des milliers de partisans venus le voir lors de son dernier meeting, dans le quartier de Cassenda.  

Cette fois l’Unita en est convaincue, l’alternance politique est au bout du chemin. Adalberto Costa junior le reconnaît lui-même, « un alignement de planètes » s’est fait en sa faveur.  

Agé de 60 ans, charismatique et bon orateur, il est arrivé à la tête de l’Unita en 2019. En dépoussiérant l’image de l’ancienne guérilla, il a su s’accorder les faveurs d’une partie importante de la jeunesse. 

Adalberto Costa junior a aussi rallié à sa candidature d’autres partis d’opposition. Parmi eux : CASA-CE d’Abel Chivukuvuku, qui avait remporté 10% des suffrages lors des élections de 2017. 

MPLA en déclin 

En face, Joao Lourenço, le président sortant se trouve en difficulté. Celui qui a été désigné par Jose Eduardo dos Santos comme son successeur, a déçu. Tout au long de sa campagne, il a mis en avant ses accomplissements et notamment son bilan économique : constructions d’infrastructures, ouverture au marché, quête d’investisseurs étrangers… mais le développement tant promis n’est pas là. Pire, le pays a subi longtemps les effets de la crise pétrolière de 2016 et de celle du Covid-19. Aujourd’hui 40% de la population vit toujours dans l’extrême pauvreté. 

► A lire aussi : En Angola, le mirage économique du chef de l’État João Lourenço

Autre déception : sa lutte contre la corruption. Joao Lourenço en a fait le cœur de sa campagne en 2017. Pour montrer sa détermination, il a mené une véritable traque contre la famille d’Eduardo dos Santos, son mentor. Mais l’opération n’a pas donné lieu aux suites judiciaires escomptées et a isolé le président d’une partie de l’appareil MPLA.  

« Cette campagne électorale a été l’une des plus compétitives depuis 1992 », explique Nelson Domingos, politologue. A tel point que Joao Lourenço, s’est parfois pris les pieds dans le tapis. « Dans un discours il a qualifié la société civile de bandits, poursuit Nelson Domingos. Puis il a appelé Aldaberto Costa Junior le coq blanc car il est métis. Une affirmation clairement raciste. Quand il n’y a plus de créativité, plus d’idées, le débat politique disparaît et laisse place à la violence, aux manipulations et aux fausses informations. » 

Depuis 1992 le MPLA perd environ 10% de votes à chaque présidentielle. En 2017 le parti n’a pas obtenu la majorité à Luanda, la capitale.  

Crédibilité 

Autre difficulté pour le MPLA : la crédibilité de ces élections déjà vivement remise en cause. « Cette fois-ci, la triche ne paiera pas », a prévenu Abel Chivukuvuku, président de CASA-CE, colistier du candidat d’Adalberto Costa Junior. 

Lors de son dernier meeting, le candidat de l’Unita a annoncé avoir déjà déposé nombres de plaintes officielles pour dénoncer des dysfonctionnements dans le processus électoral. 2,7 millions de personnes décédées, sont notamment inscrites sur les listes d’électeurs. 

« C’est un fait, confirme Jorge Carlos Fonseca, ancien président du Cap Vert, chef de la délégation des observateurs de la CPLP, la Communauté des pays de langue portugaise. Le ministre de l’Administration territoriale nous a donné une explication technique. Il estime que cela n’est pas un danger puisque les morts ne votent pas. De surcroît chaque parti dispose d’observateurs dans les bureaux de vote. » 

La Commission nationale électorale n’a toutefois autorisé cette année que 2000 observateurs de la société civile à surveiller le scrutin, pour 26 000 bureaux de vote. C’est pourquoi l’opposition et des organisations de la société civile ont lancé le mouvement « voto, sento » (je vote, je reste), afin de demander à chaque électeur d’assurer la veille de ces élections.  

En ce qui concerne le MPLA, l’histoire parle d’elle-même. ils ont eu le pouvoir 47 ans et nous ne leur faisons pas confiance. Quant à l’Unita, c’est le principal parti d’opposition et pas celui de la jeunesse, mais aujourd’hui l’Unita laisse espérer une alternance politique. Nous n’adhérons pas vraiment à ce parti, mais seul l’alternance compte, quel qu’en soit le prix. Nous n’avons pas d’autre option.

Les partis déploient de grands moyens pour séduire les jeunes, la clé du scrutin

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