Procès politique du Président Macky Sall.
Le Procès politique du Président Macky Sall est un prétexte pour mettre sous les faisceaux de lumière ses bons points et ses mauvais points, depuis son accession à la tête de l’Etat du Sénégal en 2012. Pour ce faire nous avons trouvé utile de tenir compte des critiques de l’opposition qui représente la plaignante ou partie civile, et la défense ou le camp du pouvoir, et sous l’arbitrage de l’opinion publique, dont il est dit qu’elle pense mal ou qu’elle ne pense même pas.
Il faut accepter qu’elle a sa propre grille de lecture, ses propres règles et sa propre façon de voir les choses. Gouverner par l’opinion bien sûr que non! En tenir compte certainement oui! Nos décideurs politiques ont alors intérêt à prendre conscience du rôle de l’opinion qui peut leur servir d’éclairage pour toutes actions ou décisions qu’ils voudraient entreprendre. Et c’est comme ça qu’ils pourront, à travers une écoute fine et profonde, mieux interpréter le bruit de fond qui transparaît à travers la voix du peuple.
Ce procès puise sa source sur le terrain de ce qu’il est convenu d’appeler la Realpolitik. Donc il s’agit ici de dire la politique “telle qu’elle est” et non “ce qu’elle doit être”. C’est -à-dire ce qu’elle prétendait être et qui était sa vocation première: un idéal de bonté et de générosité. Une politique qui doit servir les hommes et non se servir d’eux. Donc qui respecte ses droits comme la liberté, la sécurité, la dignité et qui assure son bien-être et son épanouissement. Cette façon de lire la politique récuse totalement l’idée selon laquelle tous les moyens sont bons en politique et que c’est la fin qui justifie les moyens.
C’était avant que les spécialistes qui voulaient en faire une science – la science politique – ne découvrent qu’elle a ses propres règles. C’est ainsi qu’ils l’ont éloignée de toutes considérations qui ne s’appuient pas sur des faits et des pratiques. C’est cette démarche qui justifie notre choix d’analyser lucidement et froidement les évènements qui ont eu lieu sous le magistère du Président Macky Sall. Même si on est tenu d’accepter que cette discipline qui est à la lisière de la science et de l’art n’est pas une science exacte.
On ne peut encore ignorer la nouvelle approche qui est en cours dans le monde de la politique, et qui découle d’une grande volonté et d’une profonde aspiration des populations pour le progrès. Cette forme de pensée s’appuie sur un esprit positiviste et elle est le soubassement de la réflexion contemporaine sur la politique, qui plaide pour le renforcement des mécanismes institutionnels d’un Etat de droit. Cette posture d’analyse permet également de voir ce qui ce dit en théorie et ce qui fait dans la pratique. C’est pourquoi nous avons signalé, dès le départ, que ce procès est basé avant tout, principalement, et particulièment, sur le réel. C’est ce réel que nous avons mis en avant dans notre réflexion sur le Président et homme politique Macky Sall.
L’autre élément qui sort de ce procès est que Macky Sall est cet homme politique que certains soutiennent d’une manière déraisonnée, et que d’autres rejettent systématiquement. C’est ça qui justifie peut-être l’image ambivalente que beaucoup ont de lui, et qui est à bien des égards le reflet du hiatus entre sa gouvernance politique et de son choix économique. Ce procès de Macky Sall permet aussi de déceler à travers sa gestion, les manquements qui relèvent de sa propre manière de faire, de sa conception du pouvoir, du comportement de ses partisans, du mode de fonctionnement de sa coalition ou des pratiques qui, au-delà de sa propre personne, sont inhérentes à la vie politique sénégalaise ou à la société sénégalaise en général.
Il met également à nu, et à travers la personne de Macky Sall, les questions de gouvernance politique, d’émergence ou de décollage économique, de positionnement politique, de jeux d’alliance, de démocratie, de liberté, de citoyenneté, mais aussi de manigances, de combines, d’intrigues et de calculs politiques. Comme il permet aussi de saisir les contradictions, les perplexités, les avancées et les reculs qui ont été constatés sous la gestion de Macky Sall.
Ce procès pourra aussi aider ceux qui aspirent à diriger ce pays à partir de 2024, qu’ils soient du pouvoir ou de l’opposition, de savoir exactement ce que les Sénégalais attendent d’eux, pour ainsi tenir compte de ce que ces derniers semblent rejeter pour de bon ou exiger avec force, et qui est en conformité avec leurs besoins et leurs aspirations.
A bientôt pour le démarrage de ce procès, à travers une série d’audience qui sera ouvert au public.
Mise en scène: Babacar Papis Samba- Auteur et Adepte de la pensée complexe.