La troisième Assemblée des femmes sur le climat (WCA) s’est ouverte ce lundi à Saly sous le thème “Les femmes africaines s’unissent pour défendre nos terres, nos eaux et nos forêts !”. Elles sont plus de 130 femmes venues de divers pays d’Afrique pour échanger sur une cause qui leur est commune : le climat. Du Nigeria au Congo, en passant par le Mali, le Sénégal ou la Côte d’Ivoire, la cause est la même, c’est de voir comment renforcer et unifier les luttes menées par les femmes contre les industries extractives polluantes et les fausses solutions à la crise climatique en Afrique de l’Ouest et du Centre. Mais aussi de proposer des
solutions de développement centrées sur les femmes et qui peuvent leur permettre ainsi qu’à leurs familles et à leurs communautés de vivre décemment en préservant leurs moyens de subsistance dans un contexte où la crise climatique se détériore tous les jours.
“Partout en Afrique, il y a des problèmes liés aux changements climatiques. C’est normal que les communautés s’engagent à lutter contre les changements climatiques et aussi exposer nos problèmes pour essayer de trouver des solutions. Le Sénégal est très impacté avec la rareté des pluies, des ressources halieutiques. À Bargny, il y a une centrale à charbon, il y a l’avancée de la mer. Aux iles du Saloum, il y a l’exploitation du pétrole. À Saint-Louis, il y a l’exploitation du gaz. La centrale à charbon nous impacte négativement. Nous nous sommes engagées à lutter contre ces installations. Dans chaque pays, il y a un problème similaire à celui du Sénégal, d’où la nécessité de se regrouper et d’échanger. Chaque communauté va expliquer ce qu’elle vit pour qu’ensemble, nous puissions combattre ce qui se passe en Afrique, surtout face aux changements climatiques”, dénonce Fatou Samba, vice-présidente de Lumière synergie pour le développement, présidente des femmes transformatrices du site de Khelcom, à Bargny.
En Côte d’Ivoire, les femmes protestent contre l’installation de multinationales qui accaparent leurs terres. Josiane Boyo explique : “En Côte d’Ivoire, les problèmes sont nombreux. Nous sommes victimes d’accaparement de nos terres par les multinationales qui polluent les eaux et la terre. Nous décrions cette situation et faisons un plaidoyer auprès du gouvernement pour que ces multinationales respectent les normes écologiques. J’attends de cette assemblée que nos gouvernants entendent ce que nous allons dire ici. C’est la troisième fois que nous nous réunissons et on espère que cette année, nos gouvernants vont entendre la souffrance des Sénégalais pour qu’au moins la situation change.”
La présidente de l’Association pour la défense des droits des aides ménagères et domestiques, Sakinatou Ouédrago, déplore les semences qui participent à la destruction de leurs terres. “Le changement climatique n’est pas seulement naturel, n’est pas seulement les ressources naturelles, n’est pas seulement nos terres qu’on nous accapare, n’est pas seulement les semences qu’on nous accapare par ces semences remplacées qu’on appelle semences améliorées. Pour moi, c’est des semences qui viennent détruire nos terres, c’est des engrais qui viennent détruire nos terres. Nous avions auparavant des cultures bien rentables avec nos semences paysannes avec nos engrais bio et fabriqués par nous-mêmes. On a tendance à voir ces espèces qui remplacent nos espèces naturelles et à notre portée. Le climat, lorsqu’il était favorable et que le paysan se retrouve dans son village avec son champ et ses semences et tout ce qui suit, il est bien nourri et bien épanoui. Aujourd’hui, il est obligé de déménager à cause de l’insécurité que connait mon pays le Burkina Faso”, raconte Sakinatou Ouédrago.
Par: Khady NDOYE – Seneweb.com