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Emmanuel Macron au Bénin pour parler culture et sécurité

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Le président français Emmanuel Macron serre la main du ministre béninois de la Culture Jean-Michel Abimbola sous le regard des ministres des Affaires étrangères Aurélien Agbenonci et des Finances Romuald Wadagni à son arrivée à l’aéroport de Cotonou, le 27 juillet 2022, pour sa première visite officielle au Bénin. AFP – LUDOVIC MARIN

Après une visite au Cameroun mardi, au cours de laquelle il s’est entretenu avec le président Biya, le président français est ce mercredi 27 juillet au Bénin, où il sera reçu en fin de matinée par son homologue, le président Patrice Talon. Les deux hommes visiteront ensuite l’exposition consacrée aux 26 œuvres des trésors royaux d’Abomey restituées par Paris en novembre dernier. La culture sera donc au menu de ce déplacement, tout comme les questions sécuritaires. 

Les incursions sporadiques de groupes terroristes se multiplient en effet depuis des mois dans le nord du Bénin. La visite du président français sera l’occasion pour les deux hommes d’État d’aborder le sujet.

En mai, les autorités béninoises avaient affirmé avoir recensé près d’une vingtaine d’attaques de groupes armés depuis fin 2021. La situation est scrutée de très près par Paris. Le sujet sera donc au centre des discussions entre les deux présidents. Cotonou devrait ainsi formuler des demandes d’appui.

La France se dit, elle, prête à apporter un soutien concret au Bénin en matière d’appui aérien, de renseignement et d’équipement, ainsi que dans le domaine de la formation, même si Paris s’occupe déjà de former des militaires béninois dans le nord du pays.

Coopération muséale

À côté du sujet sécuritaire, il sera aussi question de culture. La France s’est engagée depuis près de quatre ans dans une politique de coopération muséale avec le Bénin. Cette politique s’est traduite par la restitution en novembre dernier de 26 œuvres d’art et par un soutien financier pour la construction du musée qui accueillera à terme ces pièces à Abomey.

Sur le sujet des restitutions d’œuvres d’art à l’Afrique, Emmanuel Macron franchira-t-il une nouvelle étape aujourd’hui en annonçant la mise sur pied d’une loi-cadre pour simplifier ces retours ?

« C’est une hypothèse », confie-t-on dans son entourage. L’idée d’une telle loi avait été formulée en 2018 par Felwine Sarr et Bénédicte Savoy dans leur rapport sur les restitutions. L’historienne sera d’ailleurs ce mercredi à Cotonou aux côtés du président français.

Attentes de la classe politique

Le programme du président français ne prévoit aucune rencontre avec l’opposition. Et pourtant les adversaires politiques de Patrice Talon l’accusent d’avoir abîmé le modèle démocratique béninois. L’opposition souhaite qu’Emmanuel Macron évoque le sujet avec son homologue béninois, rapporte notre correspondant à Cotonou, Jean-Luc Aplogan.

Les attentes de l’opposition sont essentiellement politiques. Un des leaders du parti Les Démocrates, Tigri Alassane, estime que « la démocratie, les droits de l’homme, sont sérieusement au creux de la vague ». Il explique que les attentes de l’opposition « sont celles de tous les Béninois à savoir la libération de tous les détenus politiques dont Joël Aivo et Reckya Madougou et la tenue d’élections inclusives et paisibles ».

« C’est le minimum que le président Macron de la France, pays des droits de l’homme, est en droit d’exiger du président Talon », ajoute Tigri Alassane. « Le Bénin est à l’opposé des valeurs démocratiques en cours chez Macron » renchérit, Candide Azanaï du parti Restaurer l’espoir.

Pour le député de la majorité Abdoulaye Gounou, « ne fait pas venir le président Macron qui veut. Il est à Cotonou grâce à une diplomatie béninoise offensive. » Face aux critiques de l’opposition, Urbain Amégbedji, militant de l’Union progressiste, fait cette mise au point : « Il n’appartient pas à un pays démocratique de demander à un autre de ne pas respecter des lois et les textes. Cela serait surréaliste. Je n’attends pas ça du président Macron, j’attends qu’il nous aide à approfondir la démocratie qui est la dictature des textes. »

L’entourage du président français avait indiqué avant cette tournée africaine que les situations individuelles feraient l’objet de conversations entre chefs d’État. Le tête-à-tête entre les deux présidents est prévu pour durer une heure.

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