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Gaz butane : un Produit, zéro taxe au Sénégal, sans augmentation de prix malgré la situation mondiale.

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Gaz butane : un produit, zéro taxe au Sénégal, sans augmentation de prix malgré la situation mondiale.

Confrontés à la dégradation progressive des ressources forestières et à la sécheresse de 1974 qui avait beaucoup et rudement sévi sur les écosystèmes du pays, les Pouvoirs Publics sénégalais avaient décidé de généraliser l’utilisation du gaz butane comme combustible de cuisson en substitution aux combustibles ligneux (bois de feu et charbon de bois).

Cette politique dénommée « butanisation » avait et continue d’avoir encore un contenu largement environnemental : soulager les pressions exercées sur les formations forestières en vue d’obtenir des combustibles de cuisson.

Cependant, de nos jours, cette politique est fortement teintée de social : permettre à des couches défavorisées d’accéder aux énergies de cuisson modernes. Certes, le gaz butane n’était pas totalement inconnu des Sénégalais mais il était l’apanage d’Européens expatriés et d’autochtones nantis dont la consommation était plus que marginale par rapport à la consommation du charbon de bois et du bois de feu. Ainsi, seules les gazinières accouplées aux bouteilles de 12 kg de gaz étaient diffusées. Leur coût était prohibitif pour la majorité des ménages.

L’objectif majeur de cette politique de « butanisation » était de réduire notablement la pression sur les ressources ligneuses en mettant à la portée du plus grand nombre de ménages le gaz butane et son équipement adapté à leurs exigences de cuisson.

Aujourd’hui, force est de constater qu’avec une consommation de plus de 200.000 tonnes (en 2021), le gaz butane apparaît comme le combustible-roi des Sénégalais quoique le charbon de bois reste encore prisé dans des proportions encore considérables particulièrement dans le monde rural.

Pour soutenir cette politique de « butanisation », le gaz butane était, 1986 à 2009, subventionné et a gagné des parts de marché considérables dans le sous-secteur des combustibles domestiques mais le gouvernement du Sénégal s’était engagé à supprimer progressivement ces subventions depuis la LPDSE 1998.

Aussi, c’est pour une harmonisation des politiques énergétiques que l’UEMOA avait préconisé de mettre en œuvre, avec entre autres, la suppression dans tous les pays membres, des subventions dans le secteur énergétique.

Depuis la fin des subventions, pour rendre ce produit compétitif, l’Etat du Sénégal a décidé de défiscaliser le butane à travers la renonciation temporaire à la TVA et renonciation partielle aux Droits de Douane.

En effet, la TVA à 0 (au lieu de 18% pour les autres produits pétroliers) et les droits de porte sont limités à 1% de la base taxable (contre 6% et 11% pour certains produits pétroliers liquides).

Aujourd’hui, pour permettre aux ménages d’accéder à ce produit hautement social et stratégique, en plus, de la renonciation aux taxes, l’Etat du Sénégal prend en charge les pertes commerciales sur importation pour maintenir les prix à leur niveau depuis 2014. Ces pertes avoisinent les 10 milliard à chaque structure des prix (tous les 28 jours).

Au Sénégal :

  • la bouteille de 6 kg est vendue à 2885 F
  • la bouteille de 12, 5 est vendue à 6.250 F moins chère que la 6 kilos au Mali qui dépasse les 6.300 Fcfa ( voir le tableau ci-dessus).

Le gouvernement du Sénégal est en train de faire beaucoup d’efforts pour soutenir les ménages.

NB : il est important de préciser que dans plusieurs pays les prix des produits pétroliers sont totalement libéralisés et sont fixés par les distributeurs en intégrant les taxes de l’Etat bien sûr et récupérer la subvention s’il en existe.

En revanche au Sénégal, l’Etat a décidé de fixer les prix pour éviter de se retrouver dans une situation inconfortable ( entente entre opérateurs). Mais ce qu’il faut signaler c’est que les prix des produits pétroliers au Sénégal sont des prix plafonds à tous niveaux de l’importation à la distribution. Donc, les distributeurs ont la possibilité de vendre en deçà des prix fixés par arrêté du Ministre en charge des hydrocarbures.

Pour un retour à la normale, il faut la fin de la guerre en Ukraine ainsi que la levée des sanctions contre la Russie.

Birame Sow
Spécialiste Régulation des hydrocarbures.

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