Général Michel Delpit, Commandant des Eléments français au Sénégal : “Les réseaux sociaux nourrissent le sentiment anti-français”
Le général de brigade Michel Delpit, Commandant les Eléments français au Sénégal (Efs), a donné les raisons de l’émergence d’un sentiment anti-français au Sénégal et en Afrique.
“C’est un phénomène de réseaux sociaux”, a-t-il dit sur Pressafrik, regrettant ainsi le fait que cela exprime, selon lui, “une grande souffrance de la part de beaucoup de ces populations qui sont confrontées à un phénomène d’insécurité, qui sont confrontées aussi à des difficultés dans leur vie quotidienne, à des difficultés économiques, à une crise liée à la pandémie de Covid-19 qui a exacerbé l’ensemble de ces difficultés”.
Pour l’officier français, “il y a, sur ces réseaux sociaux, des leaders populistes qui s’expriment ; il y a également des faiseurs d’opinion qui, parfois, sont très toxiques et qui peuvent propager une forme de détestation de la France et créer des effets d’entraînement”.
Toutefois, Michel Delpit confie à nos confrères que ce n’est pas forcément des discours et des narratifs qui sont très structurés qui sont documentés pour voir apparaître énormément de fausses informations. A ce titre, le patron des Efs pense que “ce sentiment anti-français, en fait, il est très fragile. Il a un côté irrationnel et il ne traduit pas la réalité de notre relation, que je qualifierais de physique, lorsque nous évoluons au sein des populations africaines”.
Mieux, appuie le général de brigade, “il y a une forme de paradoxe entre ce que nous voyons sur les réseaux sociaux, ce que nous entendons et ce que nous voyons dans la rue, que ce soit ici à Dakar, à Niamey, à Ouagadougou, n’importe où dans les provinces”.
Créés en 2011, les Eléments français au Sénégal inscrivent leur action dans le cadre d’un traité de partenariat en matière de coopération militaire qui unit les forces armées sénégalaises et françaises. Ils comptent 500 militaires et civils. Au sein des Efs, travaillent 180 personnels civils sénégalais.