Pour s’opposer à la « gestion unilatérale » de la transition, le Front national pour la défense de la Constitution annonce des manifestations les 28 juillet et 4 août, à Conakry puis dans le reste du pays. Les principales formations politiques ont clairement adhéré à ce mot d’ordre, mais l’ancien parti au pouvoir peine à s’allier à ses anciens ennemis.
Le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG Arc-en-ciel) est à la croisée des chemins. Continuer à observer la retenue dont il a fait montre depuis sa perte du pouvoir le 5 septembre ou croiser frontalement le fer avec la junte du colonel Mamadi Doumbouya, de concert avec le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) de Cellou Dalein Diallo et l’Union des forces républicaines (UFR) de Sidya Touré ? Tel est le dilemme du parti de l’ancien président. Alors qu’Alpha Condé poursuit son séjour médical en Turquie et que son fils spirituel, Sanoussy Bantama Sow, vient de quitter clandestinement le pays pour échapper aux griffes de la justice, un lourd fardeau pèse sur l’ancienne formation au pouvoir : le devoir moral de se battre pour libérer l’ancien Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana, l’ex-président de l’Assemblée nationale Amadou Damaro Camara ou encore l’ancien ministre de la Défense Mohamed Diané. Mais comment ?À LIREGuinée : au RPG, la guerre pour succéder à Alpha Condé est ouverte
Leur détention se prolonge et les nombreux recours déposés par leurs avocats pour obtenir leur libération sont systématiquement écartés, soit directement par les juges, soit par l’opposition du parquet. Il faut dire que, depuis la fuite de l’ancien ministre des Sports Bantama Sow, qui, après avoir passé la frontière sierra-léonaise, serait désormais à Dakar, la confiscation des passeports de ces anciens caciques ne garantit plus qu’ils resteront en Guinée.