Dans la lumière dès son plus jeune âge, Karamoko Dembélé a connu une ascension fulgurante. Mais la chute a été brutale pour le footballeur âgé de 20 ans, qui évolue en troisième division anglaise cette saison. Aujourd’hui, il essaye de se relancer à Blackpool, en League One, et sauver une carrière qui s’annonçait belle.
Un enfant star. Depuis son plus jeune âge, Karamoko Dembélé a été présenté comme un phénomène au Royaume-Uni. Après des débuts au Park Villa Boys Club à l’âge de 5 ans, le natif de Lambeth a rejoint le Celtic à 10 ans. Un club où il a gravi tous les échelons plus vite que les autres. À 13 ans, il a fait ses débuts avec l’équipe U20 du club écossais. La presse a commencé à se passionner pour ce talent précoce, qui s’est fondu sans problème dans la masse malgré sa grande différence de gabarit avec ses coéquipiers et ses adversaires.
Convaincu, le Celtic lui a fait signer son premier contrat aspirant en 2017 avant de lui offrir un contrat pro fin 2018. Pas mal pour un jeune homme de 15 ans. Persuadée de détenir une pépite, l’écurie de Scottish Premier League a continué à avancer main dans la main avec lui. Le 19 mai 2019, Karamoko Dembélé a d’ailleurs joué son premier match avec l’équipe professionnelle. C’était face à Hearts (45 minutes jouées, victoire 2 à 1). En parallèle, le jeune attaquant a dû gérer les nombreuses sollicitations, qu’elles viennent de clubs ou de sélections. En effet, Dembélé a été au centre d’une bataille entre l’Écosse et l’Angleterre.
Une star avant même de confirmer
Deux pays avec lesquels il a joué (10 capes, 1 but avec l’Écosse en U16 et U17, 17 capes, 3 buts avec l’Angleterre U15, U16, U17 et U18). En club, il a continué son petit bonhomme de chemin. Utilisé à deux reprises avec les pros en 2019-20, il a ensuite joué 5 rencontres la saison suivante. Le temps pour lui d’inscrire son premier but chez les professionnels. C’était face à St.Johnstone (4-0). En 2021-22, le jeune homme né en 2003, comme Jude Bellingham et Jamal Musiala qu’il a croisé en sélection; n’a joué que 2 matches.
En fin de contrat, le footballeur, qui n’a pas été épargné par les blessures, a décidé de prendre un nouveau départ. Alors qu’on l’imaginait poursuivre en Grande-Bretagne, il a finalement posé ses valises en Bretagne, à Brest. A 19 ans, il a voulu repartir du bon pied et ôter cette étiquette de crack surclassé qui lui colle au maillot. L’Anglais, qui a signé un bail de 4 ans, était attendu au tournant. Et sa saison au SB29 n’a pas été à la hauteur des espoirs placés en lui. Utilisé à 17 reprises toutes compétitions confondues pour seulement 1 seule et unique titularisation, il n’a pas su se montrer décisif (0 but et assist).
Se relancer à un niveau inférieur
Pour lui donner du temps de jeu et de la confiance, Brest l’a envoyé en prêt cet été à Blackpool (League One, D3 anglaise). En échec, Karamoko Dembélé, dont on dit que les proches ont souvent eu des demandes exagérées le concernant, voulait enfin mettre tout le monde d’accord. «Le problème est que les gens me jugent encore pour ce que j’étais quand j’étais petit, mais maintenant je veux le montrer en équipe première. J’ai vécu seul en France, j’ai mûri en tant que personne et en tant que footballeur». À 20 ans, il est temps, en effet.
Avec Blackpool, il a déjà joué 23 rencontres toutes compétitions confondues, dont 15 en tant que titulaire. Il a marqué 3 buts et délivré 8 passes décisives. Son entraîneur, Neil Critchley, espère l’aider à passer un cap. «Karamoko Dembélé est un si jeune garçon et on dirait qu’il est dans le football depuis si longtemps. Il a besoin de temps et de patience. (…) Il n’a pas encore joué autant de matchs dans sa carrière, je l’ai sorti à cause de la fatigue.» Loin de la lumière, le joueur de 20 ans, qui devra faire un nouveau choix pour sa carrière cet été (retour de prêt, nldr) veut avancer et qu’on ne parle de lui que pour ses performances et non sa réputation de jeune crack. Une étiquette dure à décoller.