La Marine sénégalaise a intercepté plus de 600 migrants en partance pour l’Europe au large des côtes nationales en trois jours, après un nouvel arraisonnement samedi.
La Marine a indiqué dimanche sur les réseaux sociaux qu’un de ses patrouilleurs avait arraisonné la veille deux pirogues avec 262 passagers, dont 26 femmes et 13 mineurs.
Cela porte à 605 le nombre de personnes dont la Marine a stoppé le voyage dans l’Atlantique en trois jours, après l’arraisonnement de deux pirogues avec 272 occupants vendredi et d’une embarcation avec 71 migrants jeudi.
La Marine sénégalaise multiplie les arraisonnements, les opérations de secours ou de prise en charge de migrants clandestins ces dernières semaines. Elle a ainsi stoppé le voyage de 1.955 migrants depuis le 1er juillet, selon un décompte établi à partir de ses informations sur les réseaux sociaux. Nombre des passagers de ces pirogues sont Sénégalais, mais il y a d’autres nationalités.
Des milliers d’Africains espérant une vie meilleure tentent chaque année de gagner l’Europe par l’Atlantique en longeant les côtes, malgré la dangerosité du périple.
Ils voyagent à bord de modestes bateaux ou pirogues à moteur fournis par des passeurs monnayant le voyage. Beaucoup accostent aux Canaries, archipel espagnol et porte d’entrée de l’Europe.
Les Sénégalais sont, derrière les Marocains, l’une des deux principales nationalités des migrants qui ont traversé l’Atlantique au cours du premier semestre de 2023, selon l’agence européenne de garde-côtes et de garde-frontières Frontex.
Les Canaries ont connu entre le 1er janvier et le 31 août 11.439 arrivées de migrants, 7,5% de plus que sur la même période en 2022, selon des données du ministère espagnol de l’Intérieur. C’est le chiffre le plus élevé sur cette période de l’année depuis au moins 2018, et très probablement depuis 2006.
Depuis début 2023, 140 migrants sont morts ou ont disparu dans cette traversée, selon des données reçues de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) début septembre.
L’ONG espagnole Caminando Fronteras qui, à la différence de l’OIM, s’appuie sur des appels d’urgence avec les clandestins en mer ou leurs proches, parlait elle alors de 778 morts ou disparus au premier semestre.
Une soixantaine de Sénégalais sont présumés avoir péri après avoir pris la mer en juillet à bord d’une pirogue repérée et secourue au large du Cap Vert le 14 août.