La dernière réunion du bureau exécutif du Conseil National du Patronat (CNP), annoncée avec fracas, s’est avérée aussi houleuse qu’infructueuse. Prévoyant d’aborder plusieurs points cruciaux, l’ordre du jour n’a été que partiellement traité, le débat s’étant focalisé presque exclusivement sur les propos du président de l’Union Patronale des Industriels et Commerçants (UPIC), Amadou Seck, lors de son passage à la TFM.
Dans cette atmosphère tendue, Hamidou Diop, secrétaire général du CNP et chef d’orchestre des intrigues, avait minutieusement préparé ses troupes. Quelques membres, vraisemblablement mobilisés à dessein, ont vivement critiqué les déclarations d’Amadou Seck, lesquelles, selon eux, remettaient en question la gouvernance des organisations patronales. Pourtant, Seck, également vice-président du CNP, avait seulement suggéré une réforme de cette gouvernance, sans attaquer directement l’institution.
Le président du CNP, Baïdy Agne, manifestement décontenancé, s’est contenté de relater ses récents voyages, notamment celui en Mauritanie avec le Premier ministre, allant jusqu’à se féliciter de son retour à bord du même avion que ce dernier. Une attitude perçue par certains comme déconnectée des véritables enjeux soulevés par Amadou Seck.
Quant aux membres ayant pris la parole, leurs interventions ont semblé dictées par leurs propres intérêts ou leur loyauté envers le président. Ousmane Joseph Diop, visiblement affaibli et sans activité notable, a défendu la « démocratie interne » du CNP, une position qui a laissé dubitatifs nombre de participants. Fall, ex-président du SPIS, est intervenu avec peu d’arguments convaincants, tandis que Racine Sy, confronté à des affaires épineuses, a adopté une posture défensive, condamnant fermement Amadou Seck malgré ses précédents éloges à son égard.
Face à ce spectacle, la majorité silencieuse du bureau exécutif a préféré ne pas se prononcer, témoignant peut-être d’un malaise profond ou d’une prudence stratégique. Les débats ont révélé un fossé croissant entre les tenants du statu quo et ceux réclamant un renouvellement des pratiques au sein du patronat sénégalais.
Alors que la question de l’alternance dans les instances patronales devient de plus en plus pressante, il est évident que cette réunion n’aura été qu’un prélude aux affrontements à venir. Le débat est désormais lancé, et l’opinion publique reste attentive à l’évolution de cette lutte d’influence au sommet du patronat national.
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