Les règles qui gouvernent le monde ne sont plus adaptées aux ré- alités de notre époque. C’est le message lancé à New York par son Excellence le Président Macky SALL, Président de l’Union africaine, qui prenait part à la 77e Session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies. « Près de quatre-vingts ans après la naissance du système des Nations Unies et des Institutions de Bretton Woods, il est temps d’instaurer une gouvernance mondiale plus juste, plus inclusive et plus adaptée aux réalités de notre temps », a fait savoir le Chef de l’Etat sénégalais, qui estime qu’il est temps de vaincre les réticences et déconstruire les narratifs qui persistent à confiner l’Afrique à la marge des cercles décisionnels.
Pour le Président Macky SALL, le moment est venu de faire droit à la juste et légitime revendication africaine sur la réforme du Conseil de Sécurité, telle que reflétée dans le Consensus d’Ezulwini. Aussi, le Chef de l’Etat a rappelé la demande d’octroi d’un siège à l’Union Africaine au sein du G20. Cela, estime-t-il, « pour que l’Afrique puisse, enfin, se faire représenter là où se prennent les décisions qui engagent un milliard quatre cents millions d’africains. » Aux côtés de la gouvernance politique, les revendications du Président de l’Union africaines n’ont pas épargné la place de l’Afrique dans la gouvernance économique mondiale. « J’attire l’attention de l’Assemblée générale sur le Rapport 2022 sur le financement du développement durable, réalisé par une soixantaine d’institutions multilatérales, dont le FMI, la Banque mondiale, le Comité de Bâle sur la supervision bancaire, l’Association internationale des régulateurs de l’assurance et le Conseil de stabilité financière. Ce rapport relève les insuffisances dans les procédés d’évaluation des Agences de notation, et souligne l’importance d’appliquer des « méthodologies transparentes afin de ne pas miner la confiance dans les notations », a-t-il déclaré.
En réalité, les préoccupations du patron de l’UA quant aux procédés d’évaluation des Agences de notation résultent du fait que la perception du risque en Afrique ne cesse de croître à un rythme dépassant la réalité. Ce qui n’est pas sans renchérir les primes d’assurance, pénalisant dans la foulée la compétitivité de nos économies. « C’est pourquoi l’Afrique renouvelle sa proposition au Groupe de Réponse à la crise mondiale sur l’alimentation, l’énergie et les finances, afin qu’il engage, en rapport avec le G20, le FMI et la Banque Mondiale, un dialogue constructif avec les agences de notation sur l’amélioration de leurs méthodes de travail et d’évaluation », a plaidé le Président sénégalais. Dans son discours, très suivi à travers le monde, le Président Macky SALL a également réitéré, au nom de l’Afrique, l’appel pour la réallocation partielle des Droits de Tirages spéciaux et la mise en œuvre de l’Initiative du G20 de suspension du service de la dette. Deux éléments fondamentaux pour aider les Etats du continent à faire face à l’ampleur inédite de la crise économique mondiale. Avec la même pertinence, le Président Macky SALL a attiré l’attention sur la prise en charge des urgences sanitaires nouvelles ou anciennes, dont le cancer, « un tueur silencieux » qui continue de faire des millions de victimes à travers le monde. « J’appelle à la mobilisation en faveur de la campagne Rays of hope, de l’AIEA, pour le renforcement des capacités des pays membres, africains en particulier, dans la lutte contre le cancer, grâce aux technologies nucléaires telles que l’imagerie médicale, la médecine nucléaire et la radiothérapie. », a-t-il dit.
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