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L’éducation sénégalaise en 2022 : de bons résultats, malgré la longue grève

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Le secteur de l’éducation a connu en 2022 une longue grève des enseignants, une crise entre ces derniers et les autorités politiques, et, à la fin, de bons résultats aux examens scolaires.

En 2022, les cours ont été suspendus pendant près de trois mois à cause d’une grève des enseignants. Ils réclamaient des augmentations salariales.

Un accord conclu le 26 février a mis fin à la grève des enseignants. Il porte sur la revalorisation du régime indemnitaire des fonctions dirigeantes et administratives, qui concerne notamment les dirigeants des établissements scolaires.

Le gouvernement et les syndicats d’enseignants se sont également mis d’accord sur la revalorisation de la prime scolaire au profit des instituteurs, des instituteurs adjoints et des maîtres contractuels. En vertu de l’accord, cette prime est passée de 25.000 à 80.000 francs CFA.

Le gouvernement s’est engagé en même temps à garantir un relèvement de l’indemnité d’enseignement de 50 % à 60 %, une hausse de 100 % de l’indemnité de contrôle et d’encadrement, une augmentation de l’indemnité de recherche documentaire et de surcharge horaire perçue par les professeurs d’enseignement secondaire, les professeurs d’enseignement moyen, les professeurs de collège et d’enseignement moyen général.

Les autorités gouvernementales ont également accepté la défiscalisation de l’indemnité de logement et la hausse du point d’indice de 5 points (de 51,43 à 56,43 %).

Les négociations conclues sur tous ces points ont fait dire à Hamidou Diédhiou, le secrétaire général du Syndicat des enseignants libres du Sénégal (SELS), que ‘’l’accord du samedi 26 février 2022 a permis d’engranger des avancées historiques pour les enseignants (…) en matière de rémunération’’.

‘’En signant cet accord, les (…) syndicats ont fait savoir sans équivoque qu’ils ont entendu le cri d’angoisse de ces milliers d’élèves et de parents’’, a ajouté M. Diédhiou à la fin des négociations.

Mais à leur grande surprise, les enseignants ont déploré la non-application de l’accord du 26 février 2026, à la lecture de leur bulletin de paie du mois de mai. Un tollé ! Les syndicats dénoncent la supercherie du gouvernement, lequel s’en défend et les convie à une réunion de ‘’monitoring’’ de la mise en œuvre du ‘’protocole’’ signé le 26 février.

Il faut rappeler que Stéphanie Diouf, administrateur civil de formation, a été nommée directrice de la solde, à la direction générale du budget, en remplacement de Charles Ciss. A ce poste depuis 2017, M. Ciss a, pour de nombreux enseignants, une réputation de fonctionnaire intègre et efficace. Ils louent la rapidité d’exécution dont il fait preuve dans le traitement de leurs changements de catégorie hiérarchique et le paiement de leurs émoluments.

De nombreux enseignants considèrent le limogeage de Charles Emile Abdou Ciss comme le signe de la volonté du gouvernement de ne pas respecter l’accord signé avec les syndicats. Les syndicats, après avoir menacé de dérouler le 11e plan d’action de leur ‘’mouvement d’humeur’’, finissent par y renoncer, le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, ayant annoncé des ‘’émissions spéciales par virement’’, pour compléter les montants des salaires nets déjà payés fin mai. Et l’année scolaire est ainsi ‘’sauvée’’ !

Dématérialisation

Aussi faut-il rappeler que le calendrier scolaire a été réaménagé en raison de la longue grève. Selon les résultats publiés par le ministère de l’Education nationale, le taux de réussite s’élève à 73,8 % pour le certificat de fin d’études élémentaires, contre 62,15 % en 2021. Soit une hausse de 11,65 points.

Les résultats du concours d’entrée en sixième sont légèrement meilleurs que ceux de l’année dernière, avec un taux d’admission de 76,73 %, soit 1,01 point de plus.  

En ce qui concerne le brevet de fin d’études moyennes, le taux d’admission est de 70,38 %, contre 67,96 en 2021, soit une hausse de 2,42 points.

En 2022 est survenue également une nouvelle ‘’alternance’’ à la tête de deux des principaux syndicats d’enseignants. Lors d’un congrès tenu les 24 et 25 septembre à Dakar, Elhadji Malick Youm est élu secrétaire général du SAEMS, le Syndicat autonome des enseignants du moyen-secondaire, en remplacement de Saourou Sène. Le 1er octobre, les militants du CUSEMS, le Cadre unitaire syndical des enseignants du moyen-secondaire, élisent Ndongo Sarr à la tête de ladite organisation.

L’élection des représentants des syndicats d’enseignants au sein des commissions administratives paritaires (CAP) et des conseils de discipline s’est également tenue en 2022. Avec une innovation majeure : le vote s’est déroulé par voie électronique. La durée des membres élus est de cinq ans.  

Les CAP se réunissent chaque année pour plancher sur l’avancement des agents fonctionnaires et des agents non-fonctionnaires, sur la base de leur note administrative, de leur ancienneté dans les grades, de leur âge, voire de leur statut matrimonial.

‘’Pour la première fois, grâce à la dématérialisation des procédures administratives, les CAP ont traité tous les dossiers d’avancement des enseignants en trois jours seulement’’, a dit une source syndicale à l’APS.

En 2022 aussi, un nouveau ministre a été nommé à la tête du département de l’Education nationale. Depuis le 17 septembre, Cheikh Oumar Anne, l’ex-ministre de l’Enseignement supérieur, remplace Mamadou Talla, qui dirigeait la politique éducative du pays depuis 2019.

Parmi les plus importantes mesures prises par M. Anne figure une circulaire interdisant aux fonctionnaires que sont les enseignants de dispenser aux élèves des cours de renforcement payants avec les moyens de l’Etat (tables, salles de classe, etc.). Il leur interdit aussi de vendre des fascicules aux élèves. Le ministre s’oppose ainsi à toute tentative de privatisation de l’enseignement public.

APS

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