Les audios et la censure… par Mame Gore Ngom Journaliste
Les audios et la censure…
Des audios qui font le buzz au Sénégal. Rien de nouveau. Ici, le procédé inique et déplorable est connu. A plusieurs reprises, des personnalités ont été enregistrées à leur insu. L’objectif est clair : garder jalousement des « éléments de preuve » dans le but d’enfoncer et de renforcer des arguments devant l’opinion.
C’est ce qui est manifestement arrivé à Mamour Diallo. Des propos – apparemment authentiques- qui donnent plus de retentissements à ceux qui l’accusent d’être « au cœur d’un complot » contre Ousmane Sonko.
L’ancien directeur des Domaines est ainsi au creux de la vague. Celui qui ne dit rien consent. Diallo n’a pas encore démenti. En attendant d’autres développements, la presse peut bien en parler, comme l’ont si bien fait des médias. Presque tout est traitable. D’autres ont librement choisi le black-out.
Des citoyens sont tout aussi libres de dénoncer cette manière de faire du journalisme. Une bonne nouvelle pour la démocratie bien entretenue par les réseaux sociaux, leurs travers et leurs charmes.
Dans ce contexte du dossier Sonko-Adji Sarr, la diffusion de ces enregistrements constitue une information qui répond aux critères de pertinence, d’actualité, d’originalité.
En pareils cas, le journaliste s’entoure du « principe de précaution » qui voudrait qu’on ne soit pas catégorique dans la livraison. « Des déclarations attribuées… », « Une voix qui serait celle de… », « Il serait enregistré par… ». C’est la recherche de la fiabilité pour enfin pouvoir affirmer, commenter et analyser…sans gants si tout est clairement affiché. Cela se fait dans toutes les Rédactions du monde.
Récemment, une conversation téléphonique attribuée au président ivoirien Alassane Ouattara et à l’ex-Premier ministre malien Boubou Cissé avait agité la scène politique et judiciaire malienne. La presse en a largement fait écho. Avait-elle le choix ? Ce qui serait dommage, c’est d’essayer d’user de la censure totale.
C’est contre-productif et irréfléchi dans un monde « brutalement ouvert ». Disruption ! C’est ridicule comme le lutteur Yaawu diaal qui voudrait arrêter la mer avec ses bras.
On peut bien traiter l’information relative à des enregistrements sans pour autant diffuser des insanités ou des déclarations qui peuvent heurter.