L’article 13 de la Convention des Nations Unies contre la corruption encourage les organisations de la société civile (OSC) à s’impliquer dans la lutte. Au Sénégal, elle est organisée par la loi n°202-30du 28 décembre 2012. Cette loi porte la création de l’Office national de lutte contre la corruption (OFNAC).
Par conséquent, la lutte doit être inclusive. Les médias aussi ont un rôle à jouer. Dans ce sillage, un séminaire de formation des journalistes sur la prévention et la lutte contre la corruption est organisé ce mardi à Dakar par Amnesty International en partenariat avec l’OFNAC.
« Le rôle des médias, en particulier celui des journalistes et de l’institution, est crucial pour dénoncer ces pratiques et amener les acteurs de la chaîne d’investigation de la corruption à agir en toute diversité. En mettant en lumière les dérives financières, les médias contribuent à promouvoir une gouvernance responsable et intègre », a expliqué le président de l’OFNAC.
Pour Serigne Bassirou Guèye qui a présidé la cérémonie d’ouverture, « il est important de rappeler que le rôle des médias dans la lutte contre la criminalité financière sous ses différents aspects dépasse la simple définition de l’information ». Dans cette doctrine, dit-il, « l’accès est placé et mis sur la sensibilisation, le renforcement des capacités des citoyens et l’incitation à la dénonciation systématique et documentée des actes de corruption. Le journalisme d’investigation étant un levier puissant pour exposer les pratiques illicites et les raisons de corruption ».
Poursuivant, le magistrat souligne que « grâce à des enquêtes rigoureuses, les journalistes deviennent des acteurs clés dans le processus de détection et de dénonciation des crimes économiques ». Et de préciser : «Les récentes évolutions des indices de gouvernance révèlent que malgré les progrès notables réalisés par le Sénégal, nous devons encore intensifier nos efforts pour sortir définitivement de la zone rouge des classements de perception de la corruption ».
Il se réjouit, par ailleurs, des résultats obtenus jusqu’ici, comme la sortie de la zone grise, qui sont encourageants et prouvent à suffisance que le pari est possible. Avant d’inviter les médias à jouer un rôle significatif dans l’effort national de lutte contre la corruption.
Dans la même dynamique, le président de la section sénégalaise d’Amnesty International souligne que « la corruption a un effet dévastateur sur les institutions publiques et sur la capacité des États à respecter, protéger et réaliser les droits humains, en particulier ceux des personnes et groupes en situation de vulnérabilité et de marginalisation». Papa Diène Diop explique que « la corruption et les flux financiers illicites compromettent la capacité des États à respecter leurs obligations fondamentales minimums et leurs obligations juridiques préexistantes de tirer le meilleur profit de toutes les ressources disponibles pour respecter, protéger et mettre en œuvre les droits économiques, sociaux et culturels ».
Il ajoute que la corruption fragilise, en outre, le fonctionnement et la légitimité des institutions et des processus, l’État de droit et, en définitive, l’État lui-même. C’est pourquoi, estime-t-il, il est important que des lois existent au niveau national pour les protéger.
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