Emmanuel Macron est ce 28 juillet en Guinée-Bissau. Le président français réalise ce jeudi la troisième et dernière étape de sa tournée africaine après le Cameroun et le Bénin. Le chef de l’État s’entretiendra avec son homologue Umaro Sissoco Embalo. Une visite notamment parce que Bissau vient de prendre début juillet la présidence tournante de la Cédéao.
La casquette de président de la Cédéao fait d’Umaro Sissoco Embalo un interlocuteur incontournable pour Paris. Le chef de l’État bissau-guinéen a désormais sur sa table les dossiers sensibles du Burkina, de la Guinée et surtout du Mali. Or, pour le journaliste Antoine Glaser, « la France ne veut plus apparaître en première ligne. Elle préfère mettre en avant les institutions régionales », dit-il.
Pour autant, Paris a été plusieurs fois accusé de manipuler la Cédéao. C’est ce qu’avait affirmé Bamako lorsqu’en janvier l’organisation avait sanctionné la junte au pouvoir. Les putschistes l’avaient accusée d’être « au service de la France ».
Mais selon un diplomate africain, « l’Élysée ne peut pas imposer ses vues. Il y a six pays anglophones dans l’organisation, dont le poids lourd nigérian ou encore le Ghana. Il y a peut-être une volonté d’influencer mais c’est dur de la concrétiser », indique ce connaisseur du dossier.
Mais ce dernier ajoute que cela n’empêche pas Emmanuel Macron de passer par ses alliés de longue date, le président ivoirien Alassane Ouattara ou Macky Sall, président du Sénégal, pour atteindre la Cédéao. « L’idée, c’est d’obtenir les mêmes résultats. On s’efface, mais on passe par les amis », indique cet observateur.
Une source à l’Élysée explique que la France « s’aligne sur les positions des organisations régionales ». Donc « Paris fait passer des messages à la Cédéao mais ça fonctionne dans les deux sens. On écoute ses propositions et ses préoccupations. Mais on n’interfère pas dans l’équilibre des discussions », indique ce diplomate.