A bout de patience, après plusieurs réclamations et des mois d’attente sans réaction, le Sénégal a décidé d’engager la bataille judiciaire contre le frabricant des moteurs d’Airbus A220 – 300, la société aérospatiale américaine, Pratt et Whitney.
Selon L’observateur, qui donne l’information, une délégation de la compagnie nationale Air Sénégal s’est rendue dernièrement à Dar es Salam, ancienne capitale de la Tanzanie, pour discuter avec les responsables de Air Tanzania, dans le cadre d’une “action commune” pour régler le problème de moteurs défectueux, causant l’indisponibilité de l’A 220-300.
Le préjudice est lourd : les deux compagnies aériennes sont confrontées depuis plusieurs mois à des problèmes sur leur flotte aérienne, engendrant une série de complications, dont des retards dans les vols.
Pour remplacer sa flotte, le Sénégal avait commandé en novembre 2019, huit avions, optant pour des Airbus A220-300 parce que ces appareils “consomment moins de carburant.” Sauf que le Sénégal n’avait finalement réceptionné qu’un seul avion. L’appareil (6V-AOA, MSN 55089) a relié Dakar – Yaoundé dans le cadre de la série de vols spéciaux après le sacre des Lions du Sénégal, au soir du 6 février dernier, en terre camerounaise. Depuis, l’avion est resté au sol suite à des problèmes de moteur.
L’Obs confie qu’Airbus avait voulu livrer deux autres appareils mais, le ministre des Transports aériens et du Développement des infrastructures aéroportuaires a dit niet. La tutelle s’y est opposé par mesure de prudence, explique-t-on.
Outre les défauts de moteur, le Pdg d’Air Tanzania, Ladislaus Matindi, évoque aussi le manque de moteurs alternatifs et le développement de la rouille de la carrosserie “beaucoup plus tôt que prévu”, augmentant ainsi les coûts de réparation et de maintenance.
Air Sénégal et Air Tanzania n’excluent pas de saisir le tribunal arbitral si la société américaine persiste à faire la sourde oreille. Les deux parties reprochent au fabricant de n’avoir pas respecté la clause du contrat consistant à fournir des moteurs supplémentaires en cas de panne.
EgyptAIr aurait immobilisé 10 avions pour des problèmes similaires.