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POLITIQUE : Présidentielle 2024, Les cartes redistribuées

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Rétablis dans leurs droits civils et politiques, Khalifa Ababacar Sall et Karim Meïssa Wade peuvent se présenter à la prochaine élection présidentielle. Des analystes politiques décortiquent les perspectives qui s’offrent à eux.

Exclus de l’élection présidentielle de 2019, l’ancien Ministre Karim Meïssa Wade et l’ancien maire de Dakar Khalifa Ababacar Sall ont désormais la possibilité de faire leur come-back dans le jeu politique. Avec la modification du Code électoral, samedi dernier, à l’Assemblée nationale, ils peuvent se présenter à la prochaine élection présidentielle prévue le 25 février 2024. Dès lors, le retour de ces deux leaders de l’opposition dans le champ politique rebat les cartes de la course au fauteuil présidentiel. Il ouvre, en effet, des perspectives et densifie la compétition électorale.

Cependant, pour l’analyste politique Mamadou Seck, un retour dans le jeu politique ne consacre pas forcément un blason redoré puisque dans leurs esprits, certains retiennent que ces deux personnalités politiques ont eu maille à partir avec la justice et qu’ils ont été condamnés pour des « crimes économiques ». Sur ce, il prévient : « Certains Sénégalais font leur choix éclairé sur la base de ton histoire, de ton vécu. Certains tiendront donc compte de toute cette histoire qu’ils ont vécue avant de faire leur choix ».

Toutefois, l’analyste politique reconnaît que ces deux figures de l’opposition, fraîchement rétablies dans leurs droits civils et politiques, ont une certaine légitimité qui leur permet d’aller à la conquête du pouvoir. « Karim Meïssa Wade a un parti qu’est le Pds. C’est une formation politique ayant une base affective qui, qu’il pleuve ou qu’il neige, votera toujours pour le candidat du Pds », dit-il. S’agissant de Khalifa Ababacar Sall, Mamadou Seck indique que sa base affective ne s’est pas émoussée et qu’il a toujours gardé sa légitimité à Dakar. « Il a une bonne garde. Il a ses lieutenants qui sont à la première ligne et qui lui ont toujours servi de paravent. Ils l’ont toujours protégé. Et Khalifa Ababacar Sall, à un moment donné, n’a jamais exprimé d’ambition. Ce sont ces lieutenants qui ont toujours exprimé leurs ambitions. Il peut toujours compter sur eux », explique l’analyste politique. M. Seck soutient que Khalifa Ababacar Sall pourrait également bénéficier du soutien « des frustrés du Parti socialiste (Ps) » qui veulent un candidat authentique de ce parti.

Mais, de l’avis de l’analyste politique Babacar Dione, pour que Khalifa Ababacar Sall et « Taxawu Sénégal » puissent jouer le premier rôle dans cette nouvelle reconfiguration de l’espace politique, il va falloir qu’ils travaillent plus au niveau des autres villes du Sénégal. « Ce qu’on reproche à Khalifa, c’est d’être présent plus à Dakar qu’ailleurs », relève-t-il. En effet, nos deux interlocuteurs ont tout de même fait savoir que pour que Karim Meïssa Wade puisse porter haut les couleurs du Pds, il faut qu’il revienne d’abord au Sénégal, d’autant plus que la politique, c’est le terrain et la prise de parole. Deux éléments qui, selon eux, font défaut chez le fils de l’ancien Président de la République Abdoulaye Wade. « Il part perdant s’il ne revient pas pour occuper le terrain, prendre la parole pour s’adresser à sa base effective afin de la rassurer. Jusque-là, certains ne parient pas un kopeck sur le retour de Karim Meïssa Wade », avance Mamadou Seck. Babacar Dione constate pour le regretter que Karim Meïssa Wade n’a pas joué à fond la carte des réseaux sociaux. Ce dernier, dit-il, devait communiquer, de temps en temps, pour vendre son image. Ce qu’il n’a pas fait depuis qu’il a quitté le Sénégal ». Pour M. Dione, Karim Wade a non seulement un travail à faire sur sa personne, mais également sur l’appareil qui porte sa candidature.

Aliou DIOUF

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