THIAROYE 44 : MORTS POUR LA FRANCE, TRAHIS ET MASSACRÉS PAR LA FRANCE, UN CRIME INOUBLIABLE…
De notre histoire commune avec le pays de Marianne, de Robespierre, des droits de l’homme et des lumières, le massacre de Thiaroye restera une des tâches les plus noires.
Cette hécatombe laissera à tout jamais ses stigmates qui continueront de hanter le passé plus que trouble de notre relation avec cet ami bien trop encombrant.
Thiaroye garde en elle et pour toujours les ecchymoses de ce jour où, l’obscurantisme a pris le dessus sur la fraternité d’armes, la trahison sur la reconnaissance.
Des hommes à la bravoure exemplaire ; ces tirailleurs qui ont fait le pari de la défense de l’humanité à des heures sombres pour dire non à l’obscurantisme, non au monstre nazi et qui se sont dressés devant l’abjecte, l’ignominie, l’innommable, ont été lâchement assassinés, par des frères traîtres.
Ce premier jour de décembre 1944 a vu la renaissance de l’homme africain visée par des tirs nourris sur des hommes non armés, surpris dans leur sommeil par les balles des chars amis.
La lâcheté de l’occupant qui, a eu peur de ce brave, courageux et téméraire tirailleur qui, dans les tranchées avait démythifié ce colon qui, devant l’ennemi, a fait preuve de faiblesse et de fragilité indigne d’un chef.
La France coloniale a commis énormément de crimes en Afrique mais ce qui s’est passé à Thiaroye ce sinistre décembre 44 est non seulement une aberration mais également un déshonneur, une honte.
Cette conscience africaine nouvelle, cette dignité retrouvée allait sonner le glas d’une domination, d’un saccage de nos ressources et d’une colonisation qui, hormis une belle langue qui nous sert de trait d’union, nous a pris tout ou presque.
Aujourd’hui, les enfants des tirailleurs, dignes héritiers de Cheikh Anta, armés de science jusqu’aux dents, conscients de l’apport de l’homme noir dans la marche de l’humanité et de ce que le fils de Diogoye et Gnilane appelait : le rendez-vous du donner et du recevoir, disent : “plus jamais ça” et exigent, devoir mémoriel oblige, toute la vérité et rien que la vérité sur cet épisode sanglant de notre histoire.
L’avenir du monde est en Afrique et ce ne sera pas avec des promesses de gascon ou une captatio benevolontaie que s’écrira la relation que l’Afrique tissera désormais avec le reste du monde. Le grenier du monde nourrira désormais ses enfants avant de servir les autres et tout partenariat sera dorénavant mutuellement bénéfique.
Alioune Badara BEYE
Thiaroye le 1er Décembre 2024