A Touba, en 2024, les inondations ont un nom : Nguiranène. Située dans la grande ville religieuse, cette localité est le point chaud des inondations à Touba cette année. Le cours paisible de la vie a été perturbé par la furie des eaux. En effet, dès les premières pluies intenses, le quartier de Nguiranène était littéralement transformé en ‘’mare’’. L’ampleur des inondations avait justifié le déplacement du Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Dr. Cheikh Tidiane Dièye. Il est allé au chevet des sinistrés et à la rencontre des leaders communautaires. Une expression de la compassion de l’Etat face aux dégâts d’un fléau naturel pour lequel des solutions sont en train d’être mises en œuvre. Le temps presse. Les équipes ont travaillé sans répit pour monter les dispositifs. Ces inondations découlent en grande partie du non-achèvement des ouvrages en cours de construction. En effet, le collecteur C51 a recueilli une bonne partie des eaux des zones traversées pour l’acheminer à Nguélémou. Sur ce dernier site, devrait être érigé, au terme du projet, un bassin d’écrêtage d’une capacité de 72.000 à 80.000 m3 et d’une capacité de pompage 4.320 m3/heure.
Cet ouvrage de stockage stratégique dont la construction n’est pas encore terminée (des bâches de pompage déjà réalisées) sera central dans la gestion des inondations dans les années à venir. En conséquence, les eaux drainées ont débordé, inondant une bonne partie de Nguiranène. Face à cette donne, l’Etat a trouvé une alternative. Des instructions ont été données et elles ont été mises en œuvre. C’est ainsi qu’une pompe de 1200 m3/heure et une électropompe de 400 m3/heure ont été positionnées pour refouler les eaux vers le point bas de Nguélémou où est installé un dispositif de pompage. Celui-ci a une capacité cumulée de refoulement 2160 m3/ heure vers le bassin de Keur Kabb, d’une capacité de stockage de 280.000 m3 extensible à un million de m3. A partir de Nguélémou, les eaux sont refoulées vers le bassin de Keur Kabb à travers les deux conduites DN 630 et DN 400.
Ce dispositif de l’ONAS est combiné avec celui des sapeurs-pompiers qui ont utilisé une électropompe de 800 m3/heure pour convoyer les eaux vers le bassin de Keur Niang.
Cette série de mesures porte la capacité cumulée de refoulement à 2400 m3/heure, accélérant du coup le retrait des eaux de plusieurs parties de Nguiranène, notamment les premières rangées des maisons situées le long des deux voies. S’y ajoute un facteur exogène : le répit pluviométrique observé les trois jours précédant le grand Magal de Touba, le vendredi. Un clin d’œil du Ciel aux secours.