Afrique de l’Ouest: plus aucun pays côtier n’est épargné par le trafic de cocaïne
Selon le dernier rapport de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime, le trafic de cocaïne augmente. L’Afrique de l’Ouest est depuis longtemps une aire de transit mais ce narcotrafic concerne, semble-t-il, tous les pays côtiers de la sous-région.
Avec notre correspondant à Abidjan, Pierre Pinto
En avril dernier, la police ivoirienne mettait la main sur plus de deux tonnes de cocaïne en deux saisies à Abidjan et San Pedro. En 2019, c’est un réseau opérant pour le compte de la N’drangheta, la mafia italienne, qui avait été démantelé. Ces dernières années en Côte d’Ivoire, des saisies de plusieurs centaines de kilos ont été annoncées. La Côte d’Ivoire est devenue un point de transit prisé pour les trafiquants, selon le rapport de l’ONUDC.
Mais elle est loin d’être le seul pays de la région utilisé par ces réseaux. Tous les pays côtiers sont concernés. Selon l’office des Nations unies contre la drogue et le crime, depuis 2019, 16,6 tonnes de drogue ont été saisies au Cap Vert, 4,7 tonnes au Sénégal et près de 4 tonnes au Bénin. Au total, 57 tonnes de cocaïne ont été saisies dans la région depuis trois ans.
La cocaïne arrive dans les ports ouest-africains et reprend généralement la mer à destination de l’Europe ou, pour une partie, traverse le Sahel. Mais parfois, la drogue est même transformée en Afrique de l’Ouest. Comme au Sénégal où en 2021, un laboratoire a été démantelé et 675 kg ont été saisis. Dans son rapport, l’ONUDC démontre aussi que les narcotrafiquants multiplient les points d’entrée en Afrique de l’Ouest, notamment pour limiter les pertes en cas de saisies.
Les trafiquants ciblent des pays de toute la région pour diversifier leurs opérations. (..) 90% de la cocaïne passe par la mer.