Comment des migrants sont utilisés comme « esclaves » par la police grecque contre d’autres migrants
Six témoignages inédits lèvent le voile sur un système de travail forcé à la frontière gréco-turque, où des migrants sont obligés par des gardes-frontières grecs à repousser illégalement d’autres migrants.
« On travaillait pendant une heure ou deux, puis ils nous ramenaient dans notre cellule », confie Saber. « De l’esclavage », ajoute-t-il. Pendant plusieurs mois, cet ancien réfugié a été réduit en captivité en Grèce, forcé de travailler pour le compte de la police locale, le long de l’Evros, à la frontière avec la Turquie.
Au cours des derniers mois, Le Monde et ses partenaires de Lighthouse Reports – Der Spiegel, ARD Report Munchen et The Guardian avec l’aide d’une page Facebook « Consolidated Rescue Group » –, ont pu interviewer six migrants qui ont raconté avoir été les « esclaves » de la police grecque, forcés de repousser d’autres migrants. Des opérations secrètes, violentes et illégales. En échange, ces petites mains de la politique migratoire grecque se sont vu promettre un permis de séjour d’un mois leur permettant d’organiser la poursuite de leur voyage vers le nord de l’Europe.Lire aussi : Article réservé à nos abonnésA la frontière avec la Turquie, des migrants enrôlés de force par la police grecque pour refouler d’autres migrants
Une enquête réalisée avec Bashar Deeb, Klaas van Dijken, Jack Sapoch (Lighthouse Reports) et Mohannad Al-Najjar (Der Spiegel).
Marina Rafenberg(Athènes, correspondance), Tomas Statius(Lighthouse Reports), Thomas Eydoux, Arthur Weil-Rabaud, Marceau Bretonnier(motion-design), Elisa Bellanger(motion-design), Adrien Sahli(motion-design) et Service vidéo du Monde