DECLARATION DE POLITIQUE GENERALE: Amadou Ba un intrus à l’Assemblée…
Le Premier ministre Amadou Ba va procéder, ce lundi 12 décembre, à la Déclaration de politique générale (Dpg). Seulement, en raison du contexte parlementaire actuel marqué par le débat sur la falsification du règlement intérieur de l’Assemblée nationale qui ne reconnait pas légalement son poste, cet exercice s’annonce crucial pour l’ancien
ministre de l’Économie et des Finances. D’autant qu’il dispose d’une liberté de manœuvre étriquée du fait de la composition presque paritaire de l’effectif des députés, réparti en parts égales entre opposition et pouvoir.
Mahammad Boun Abdallah Dionne qui avaient bénéficié d’un contexte parlementaire largement favorable avec une majorité très confortable, Amadou Ba
n’est pas en terrain conquis. Et pour cause, il va se présenter dans une Assemblée nationale minée par le débat sur la falsification du règlement intérieur qui
ne reconnait pas légalement son poste. Car, depuis le 28 octobre 2019 dernier, toutes les dispositions relatives au Poste de Premier ministre ont été abrogées
dans le règlement intérieur. Mais, curieusement, dans la toute dernière version de ce texte, édité en juillet 2021, remis aux députés de la 14e législative,
il a été procédé à la réintégration
en catimini de toutes les dispositions supprimées avec la loi 2019-14 du 28 octobre 2019. Outre cette intrusion dans une Assemblée nationale dont le règlement a été falsifié pour lui permettre de se présenter devant les députés, l’autre défi qui attend le Premier ministre, Amadou Ba, le lundi 12 décembre, est celui
de faire entendre sa voix dans une Assemblée nationale où la mouvance présidentielle dispose d’une majorité très étriquée. Avec seulement 82 députés,
contre 80 pour l’opposition et 3 députés non-inscrits, Amadou Ba joue vraiment son avenir politique. D’autant plus que cet exercice de déclaration a pour but de bénéficier du vote de confiance des 165 députés de la 14ème législature. Car, en cas de rejet de sa Déclaration de politique générale, il sera dans l’obligation de remettre au chef de l’Etat sa démission et celle son gouvernement.
NANDO CABRAL GOMIS