Economie : Pour que ne cesse le Cices !
Le Cices ? En termes de notoriété, l’appellation est juste connue des initiés. La Foire ? Tout dakarois peut en parler. A l’heure des mutations institutionnelles, l’Etat doit accompagner le Cices.
Le président Senghor voulait rendre un énième hommage à l’Afrique en érigeant le Centre International du Commerce Extérieur du Sénégal sous la forme des pyramides d’Egypte. Construit sur la route de l’aéroport, l’édifice souhaitait la bienvenue aux hôtes du Sénégal. Il était majestueux, splendide et convivial de par son esplanade accueillante et ses salles intimistes qui fuient les rayons du soleil. En lançant la première édition de sa foire devenue trentenaire en novembre 1974, le premier président sénégalais voyait loin. Il pensait au nouvel ordre mondial. Avec treize pavillons et sept salles polyvalentes, le Cices accueille environ près de cinq cents mille visiteurs par an.
Installé sur plus de trente hectares à l’origine, le Cices s’est vu amputé nombre d’hectares de terre durant le magistère du président Abdoulaye Wade. La boulimie foncière des successeurs des socialistes a eu raison de la Foire de Dakar qui, tel une maison mal aimée, vit mal l’extirpation du commerce extérieur de ses missions. En effet la naissance de l’Asepex en 2005 aura été un coup de massue pour le Cices obligé de se réinventer à travers l’événementiel, la location d’espaces, l’hébergement d’entreprises pour faire face aux multiples charges du fait d’un budget de moins de trois cents millions de nos francs.
L’actuel Directeur général, Fadilou Keita, innovateur constant et homme de défis, multiplie les trouvailles pour redonner au Cices son lustre d’antan. Le ministre du commerce, Abdou Karim Fofana, pourrait plaider le dossier de ce centre d’exposition afin qu’il puisse corriger sa nature juridique ce qui lui permettrait de mettre quelques hectares à titre de garantie au niveau des banques dans l’optique de bénéficier de montants financiers assez conséquents pour la rénovation de ses infrastructures, l’acquisition d’équipements de dernière génération et l’érection de surfaces nouvelles au profit des partenaires. Le temps presse et le Cices a besoin de faire face à la concurrence fraiche que lui mène le Grand théâtre.
Ben Makhtar Diop.