Lancement des capsules vidéo sur Léopold Sédar Senghor d’intervention de Mme la Secrétaire générale de la Francophonie
Chers membres de la famille Senghor,
Chers amis de Senghor et de la Francophonie,
Quel plaisir de vous retrouver par écrans interposés pour rendre hommage d’une manière originale et créative à l’un des plus éminents Pères fondateurs de la Francophonie, le Président Léopold Sédar Senghor dont la pensée nous inspire encore et toujours, même s’il nous a quittés il y a un peu plus de 20 ans.
Justement, le 20 décembre dernier, date anniversaire de sa disparition, nous avons lancé la vidéo que nous venons de visionner, celle qui évoque « Le chantre de la Francophonie », le premier épisode d’une série de cinq qui vont ponctuer notre événement d’aujourd’hui.
Ce projet est né de mon passage à la Maison-Musée Léopold Sédar-Senghor à Fann pendant ma visite officielle au Sénégal en janvier 2021. J’y ai rencontré la conservatrice, Mme Mariama N’Doye, qui veille avec beaucoup de soin sur les précieux objets, et en particulier sur les nombreux livres, que recèle cette magnifique demeure. Je la salue et la félicite pour son engagement en faveur de la mémoire de Senghor.
J’y ai rencontré également M. Barthélémy Sarr, l’ancien garde du corps et majordome du Président. Cher Monsieur Sarr, je suis heureuse de vous revoir aujourd’hui, même si c’est à distance. Et je tiens à vous redire que j’ai écouté avec grand intérêt les savoureux souvenirs que vous avez partagés de ces longues années passées auprès du Président, à Fann, puis à Verson, en Normandie.
C’est de ces rencontres dakaroises qu’est né ce projet qui a reçu immédiatement le soutien et l’engouement du Président de la République sénégalaise, M. Macky Sall, que je remercie très chaleureusement.
D’autres témoignages, et pas des moindres, sont venus compléter ceux de Barthélémy Sarr et de Mariama Ndoye : proches collaborateurs du Président, membres de la famille, amis… Je ne peux pas tous les citer, mais je tiens à les remercier toutes et tous d’avoir donné aussi généreusement de leur temps pour enrichir le portrait du Senghor intime qui se dessine au fil de cette série de vidéos.
Les diamants bruts que constituaient ces témoignages avaient besoin d’un brillantage et d’un bel écrin. C’est pour cette raison que nous avons confié à la talentueuse Angèle Diabang le soin de réaliser ces vidéos. Elle s’était déjà intéressée à Senghor dans le documentaire réalisé sur Yandé Codou, la griotte préférée du Président dont vous aurez reconnu les chants dans le générique. Vous aviez déjà fait là un beau travail, chère Angèle Diabang, et celui que nous présentons aujourd’hui participe de la même veine créatrice, à la fois inspirée et rigoureuse.
Dans la première vidéo, nous avons vu à l’œuvre le « chantre de la Francophonie », celui pour qui « l’usage de la langue française » était le « principe incontestable » qui a conduit les chefs des jeunes États issus des Indépendances à se regrouper dans le mouvement de solidarité qui deviendra en 1970, à Niamey, au Niger, la Francophonie institutionnelle. Celui qui accordait une place de choix à la diversité culturelle et linguistique et qui prônait « le rapprochement des peuples par le dialogue permanent des civilisations », comme le montre, vous le verrez, la dernière de ces vidéos.
Une fois de plus, à travers ces vidéos, je suis frappée par l’actualité de l’héritage de Senghor bien présent dans « la Francophonie de l’avenir », souhaitée par nos pays et notre jeunesse. Une Organisation internationale de la Francophonie qui rassemble aujourd’hui 88 pays, 4 fois plus qu’en 1970, et que j’ai engagée dans un processus de profonde transformation, tout en restant fidèle à l’esprit et aux valeurs de ce visionnaire.
Comme Senghor, qui considérait que nous devions continuer à « participer en français à l’évolution et aux révolutions de notre temps », j’ai souhaité replacer cette langue partagée au cœur des priorités de l’OIF. Et j’attends des chefs d’État et de gouvernement réunis en Sommet en novembre de cette année qu’ils adoptent une « Déclaration sur la langue française » dans laquelle ils réaffirmeront leurs engagements.
Comme Senghor, qui était déjà dans la logique du plurilinguisme, notamment à l’école, j’ai voulu que cette Déclaration s’inscrive « dans la diversité linguistique de la Francophonie ».
La « Francophonie de l’avenir » que nous construisons ensemble dans un partage solidaire d’expériences et d’expertises est bien ce « rendez-vous du donner et du recevoir » que Senghor évoquait déjà en 1968.
Je vous remercie.
Discours Mme la Secretaire Générale de la Francophonie